Moisson de prix au concours de Montluçon
La semaine dernière s’est tenu le concours d’animaux de boucherie organisé par le comité des concours agricoles de Montluçon. deux cent vingt trois animaux ont été présentés lors du jugement et de l’exposition vente.
Les premiers récits relatant l’organisation d’un concours remontent à 1936. En effet les 19 et 20 septembre de cette année, un grand concours régional et interrégional (doté de 85 000 Frs de prix) réunissait pour la première fois des animaux des espèces bovine, chevaline, ovine et porcine, des volailles ; une présentation des produits agricoles, horticoles, apicoles étant faite simultanément. Le succès fût considérable.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le concours agricole fût repris sous le patronage de la municipalité, avec la collaboration de la «confédération générale de l’agriculture», des syndicats agricoles et maraîchers, de l’abeille bourbonnaise et de la société d’aviculture montluçonnaise.
Le comité des concours agricoles de Montluçon fût créé et officialisé le 4 avril 1946. Depuis, tous les ans, des manifestations se sont déroulées et c’est en 1963 que le concours de reproducteurs de Montluçon est officiellement reconnu par le ministère de l’agriculture. La même année était organisé un concours d’animaux de boucherie qui se déroule traditionnellement une quinzaine de jours avant les fêtes de Pâques.
En 1990 une convention de partenariat est signée avec la Banque Populaire. Ce n’est que depuis 1992 que les deux concours se déroulent au parc des expositions de Montluçon sur les rives du Cher.
Un concours où l’excellence charolaise se retrouve chaque année pour des remises de récompenses par les officiels. L’occasion aussi de communiquer mieux auprès du grand public comme nous l’explique Romain Grobaud, le président du comité agricole de Montluçon : « On a beaucoup d’attaques souvent infondées. Avant on se défendait moins car on était moins attaqués mais nous n’avons pas bouleversé notre façon de travailler. On travaille correctement en respectant l’animal et l’environnement. Lors de ce concours on fait un focus sur notre métier et on sera toujours là pour défendre notre production de qualité, notre production locale, nourrie à l’herbe. Elle provient d’une race à viande, la charolaise, la race dominante du bassin montluçonnais. On a rien inventé, on a toujours travaillé de façon respectueuse. Il faut juste mettre cela plus en avant avec des actions envers les plus jeunes, le grand public. Aujourd’hui il faut se montrer et faire voir ce qu’on produit ».
Une dégustation de viande était organisée lors de ce concours avec la présence de nombreux professionnels, comme David Girardon, responsable des achats pour Socopa à Villefranche-d’Allier : « Il y a un modèle d’intolérance qui se met en place aujourd’hui. On n’a rien contre les gens qui ne mangent pas de viande, on les respecte. Aujourd’hui il faut rassurer le consommateur. Le végétarien, le vegan, on ne va pas le convertir mais le flexitarien c’est celui qui en mangeait beaucoup et puis qui en mange moins. Celui là il peut être déçu de la qualité, il peut se poser des questions sur le bien-être animal. Ce sont ces gens là qui nous intéressent aujourd’hui. On peut élever un animal en respectant son bien-être et faire un produit qui soit qualitatif. L’aspect plaisir est important dans l’esprit de famille. Le dimanche je me fait plaisir, j’achète une belle entrecôte, un beau rosbif. J’ai un commerçant qui aura fait l’effort de sélectionner un bel
animal ».
Et le palmarès de cette édition 2019 confirme un peu plus encore l’esprit, la passion que ces éleveurs, ces professionnels de la viande cultivent chaque jour sur leurs exploitations ou dans leurs ateliers.