Méthanisation agricole : la région Auvergne-Rhône-Alpes, fer de lance du gaz vert
En Auvergne-Rhône-Alpes, la dynamique du gaz vert s’accélère. Lundi 17 février, GRDF Aura a partagé son bilan 2024 et ses projets pour 2025.
En Auvergne-Rhône-Alpes, la dynamique du gaz vert s’accélère. Lundi 17 février, GRDF Aura a partagé son bilan 2024 et ses projets pour 2025.

GRDF poursuit son objectif, décarboner la France. Une trajectoire qui repose sur du gaz vert, produit grâce au compostage de déchets agricoles dans des méthaniseurs. Auvergne-Rhône-Alpes fait en ce sens figure de bon élève : en moins de 10 ans, la région a mis en service 65 sites injectant du gaz vert dans le réseau.
+ 24 % de production régionale de gaz vert
« En 2024, ce sont douze nouveaux sites qui ont été mis en service », a déclaré Guilhem Armanet, directeur GRDF Sud-Est. Ceux-ci ont porté la production régionale à 840 gigawattheures (GWh) par an, l’équivalent de la consommation de 633 000 habitants chauffés au gaz vert. Une augmentation de 24 % qui permet par ailleurs d’éviter l’émission de 154 000 tonnes de CO2 chaque année. En 2025, GRDF prévoit l’installation de 10 nouveaux sites de méthanisation : ils concerneront le Puy-de-Dôme, la Creuse, l’Allier, le Rhône, l’Isère et la Haute-Loire. Actuellement, ce sont les départements du Cantal de l’Allier et de l’Isère qui se distinguent par l’importance de leur production, avec respectivement 24 %, 23 % et 17 % de couverture des besoins résidentiels grâce au biométhane. « Ce qui est intéressant, c’est de créer un réseau de collecte du gaz des fermes, en grande partie, pour être utilisé dans les villes, alors qu’il y a quelques années, le gaz provenait de l’étranger, grâce à quelques points d’entrée ». Ainsi, comme l’a expliqué Guilhem Armanet, c’est un modèle de résilience et un nouveau fonctionnement qui se crée autour du gaz vert.
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« C’est tout un écosystème qui s’investit »
Un des principaux sites de méthanisation de la région l’illustre bien : le méthaniseur de Pressins (Isère) « a été fabriqué grâce au maçon du village d’à côté, les équipements ont été faits à 95 % en Isère et en Savoie, et cela a créé de l’emploi local puisqu’un méthaniseur induit entre 4 et 5 emplois. Le gaz sera ensuite utilisé pour les écoles, les salles… avec des enjeux de souveraineté et de résilience. Ce modèle nous prouve bien que nous n’avons pas toujours besoin d’aller chercher à l’étranger ce que nous pouvons produire en France ». Et les agriculteurs sont les principaux intéressés de ce système qui repose principalement sur les productions agricoles. Malgré un investissement important et une installation qui peut prendre de trois à cinq ans, la méthanisation reste, selon GRDF, une option en faveur des exploitants. « La vie est difficile pour les agriculteurs. Lorsqu’ils ne savent pas s’ils pourront vendre leurs produits à un prix raisonnable en fonction du cours du marché, un projet de méthanisation leur promet un complément de revenu linéaire et visible sur quinze ans. C’est aussi un vecteur d’économie d’engrais », assure le directeur.
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Pour 2030, GRDF vise 20 % de gaz vert en Auvergne-Rhône-Alpes. Une ambition « dans les tuyaux » pour le gazier, grâce aux 100 projets éponymes qui permettent déjà d’atteindre la moitié de l’objectif.