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Marie et ses “p’tites bonnes femmes”, la touche de Charmes de Marcolès

Elle est âgée de seulement 25 ans et pourtant, Marie Charmes s’est déjà fait un nom dans le cercle très fermé des peintres appréciés en France mais également à l’étranger.

Marie Charmes, accompagnée d’une de ses p’tites bonnes femmes, fait également dans la porcelaine.
Marie Charmes, accompagnée d’une de ses p’tites bonnes femmes, fait également dans la porcelaine.
© J.-M. Authié
Elle est sans nul doute unique dans son parcours. Un Bac STG en poche, un BTS Économie sociale et familiale par correspondance, Marie Charmes a tout laissé tomber pour vivre sa passion : la peinture. Un pari osé, mais un pari gagnant. Soutenue depuis le début par ses parents, l’Aurillacoise est aujourd’hui reconnue dans le monde entier. En effet, la touche Marie Charmes ne laisse personne indifférent. “J’ai toujours aimé l’art, la peinture, le bidouillage. À la base, je faisais des femmes africaines, longilignes. Au fil des ans, j’ai donc schématisé mon visage car on peut exploiter le monde féminin sous différentes formes”. Petite boule d’énergie, Marie Charmes n’a pas pour habitude de faire les choses à moitié. Quand elle aime, elle fonce. Et c’est ainsi que vont naître ses “p’tites bonnes femmes”.

“Je ne sais pas dessiner mais je sais peindre”

“La bouche en carré, les yeux en triangle et une grosse chevelure”, c’est ainsi que Marie Charmes définit sa p’tite bonne femme. Elle a du mal à porter un vrai jugement artistique sur son support favori d’autant qu’elle le dit elle-même : “Je ne sais pas dessiner mais je sais peindre. Avoir un crayon dans les mains, c’est compliqué pour moi. En revanche avec un pinceau, ce n’est plus pareil”, avoue la jeune femme. Un petit retour en arrière s’impose donc. Voici deux ans, Marie Charmes bat la campagne et les marchés de France pour montrer ses peintures. Avec l’intégralité de son stock dans sa voiture, elle tente tant bien que mal de vendre ses toiles. Mais faire la route tous les week-ends, cela lui pèse. “Alors j’ai dit stop. J’ai fait des démarches afin de trouver un local où je puisse exposer, un lieu sympa et si possible avec le moins de contraintes possibles.” Née à Aurillac, elle décide de se rapprocher de ses parents qui vivent dans la préfecture cantalienne. Marcolès étant à côté, elle entreprend alors de rencontrer la municipalité et fait part de son projet. “J’ai la chance d’exercer un métier très libre et j’aime beaucoup cette liberté. À Marcolès, où je suis arrivée en septembre, je peux me permettre d’évoluer en toute sérénité.” Un toit, un local où exposer, Marie Charmes est en plein rêve. “Vivre de sa passion c’est magique. Je ne me voyais pas m’engager 40 ans de ma vie sans passion ni émotion. J’ai 25 ans et donc beaucoup de choses à vivre et à apprendre”, savoure-t-elle. Et effectivement, Marie prend tout ce qui vient. Car maintenant, la petite Marie des marchés cantaliens a cédé la place à mademoiselle Charmes des marchés d’arts de l’Hexagone. Elle se fait donc une place de choix, comme à Carpentras, aux “Papillons de Carpentras” plus exactement, où une p’tite bonne femme est fièrement suspendue dans les airs.

Marie Charmes cotée chez Drouot

“Grâce à mon site internet, j’ai eu la chance d’être repérée par le guide Drouot et d’y être cotée. Ce guide, c’est un peu le guide Michelin de l’art. Cela apporte beaucoup pour un artiste en termes de reconnaissance. Cela m’a ainsi permis d’avoir un papier, en février, dans le magazine Maison et Jardins”. Mais la jeune femme ne prend pas la grosse tête pour autant face “à cette reconnaissance qui me surprend. À 25 ans, c’est un joli parcours et j’avoue que j’ai du mal à le comprendre”. Peut-être tout simplement car elle a su garder les pieds sur terre. Aujourd’hui, Marie Charmes vend dans le monde entier (Suisse, Angleterre, Finlande, Russie, États-Unis...) et sa p’tite bonne femme est devenue une marque déposée, protégée par l’Inpi. Au-delà des peintures, Marie Charmes se décline également en porcelaines. Là encore, elle a appris sur le tas, “grâce aux conseils d’une mamie de Maurs. J’ai acheté un four spécialement pour et je continue d’apprendre, de façonner. Avec mon four à céramique, je fais de tout : vases, lampes, mugs, assiettes... Je vais chercher la porcelaine à Limoges car je tiens à la qualité malgré tout”. Avec une trentaine de toiles et 150 à 200 pièces de porcelaine, le stock de Marie Charmes semble désuet. Mais elle aime travailler ainsi, prendre son temps. La jeune femme travaille également sur commande quand le temps le lui permet. Car avec des projets plein la tête, il semblerait qu’une journée de 24 heures soit devenue trop courte. Le rêve de Marie Charmes, c’est d’exposer dans une grande galerie, dans une grande ville. Elle est actuellement en “discussion” avec Carré d’artistes, propriétaire de plusieurs galeries dans le monde, don une à Saint- Pétersbourg. Cela passe par “une évolution dans ma peinture”, selon elle. L’évolution, ce sera également le cas pour ses porcelaines avec la ferme volonté d’entrer dans la cour des “Porcelaines de France” où seules les Poteries du Don figurent actuellement pour le Cantal. En attendant, Marie Charmes alimente sa soif d’apprendre, sa soif d’apporter encore et toujours un peu plus à son art. Avant, pourquoi pas, de créer un marché de la peinture sur le Cantal, “un vrai marché où les gens iraient, avec leur chariot, faire leurs courses chez les différents exposants”.

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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