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Maïs en stress hydrique, quand faut-il ensiler ?

Les déficits de pluie et les températures excédentaires du mois de juillet ont accentué le stress hydrique des maïs. L’observation attentive des parcelles s’impose pour décider de la date d’ensilage.

Grille d’appréciation du taux de matière sèche  plante entière par l’observation des grains
Grille d’appréciation du taux de matière sèche plante entière par l’observation des grains
© Sébastien POITEVIN

Le climat de ces dernières semaines : températures élevées et déficit de pluviométrie notamment dans l’Allier (voir figure 1 du cumul de pluies sur le mois de juillet ci-dessous) mettent à mal les cultures de maïs, notamment celles conduites en sec. Les fortes températures et l’absence de précipitation pour les semaines à venir vont accentuer ce phénomène. Dans certaines situations, sols filtrants, sableux, l’irrigation peine à compenser des ETP élevés (jusqu’à 9 mm par jour). Faisons le point sur la conduite à tenir concernant la définition de la date de récolte des maïs fourrage.

Pour établir un bon diagnostic, il est conseillé de rentrer dans la parcelle pour observer les plantes ; si la parcelle est hétérogène, la parcourir pour se faire une idée générale.

Que faut-il observer ?

Les observations se porteront sur l’état de l’appareil végétatif et plus particulièrement la couleur des feuilles du haut de la plante, de la feuille de l’épi et des feuilles du bas de la plante.

Pour les maïs les plus précoces (avec une floraison de début juillet), on peut ouvrir les spathes pour se faire une idée du nombre de grains par épi (voir méthodologie décrite plus loin).

Pour les floraisons de 2e et 3e décades de juillet, le SLAG (stade limite d’avortement des grains) n’est pas dépassé. Il est trop tôt pour compter ce nombre de grains/épi ; il est encore difficile de différencier les grains viables qui pourront se remplir des grains fécondés mais qui pourraient encore avorter jusqu’au SLAG.

En conditions de fortes températures et de pluviométrie limitée, le cumul de température n’est pas le seul indicateur de l’évolution de la maturité des plantes. C’est pourquoi il est important de regarder le remplissage des grains et l’état de l’appareil végétatif.

Plusieurs situations sont décrites ci-dessous :

- Situation n°1 : les plantes comportent des feuilles vertes au-dessus de l’épi, au niveau de l’épi et sous l’épi : il convient d’attendre en suivant le remplissage des grains et on prend la décision d’ensiler en fonction de la grille d’appréciation du taux de matière sèche plante entière par l’observation des grains

Néanmoins les feuilles de ces maïs peuvent s’enrouler sur elles-mêmes (dites en forme de baïonnette). Il s’agit d’une réaction naturelle de la plante pour économiser l’eau par fermeture des stomates. La plante limite son évapotranspiration et son fonctionnement est ralenti.

- Situation n°2 : les plantes comportent des feuilles vertes au-dessus de l’épi mais sèches en dessous de l’épi. Tant qu’il reste des feuilles vertes sur le haut de la plante, celle-ci pourra, en cas de retour de pluie, reprendre son fonctionnement normal et produira à nouveau, par photosynthèse, des sucres qui serviront à remplir les grains.

Pour prendre la décision d’ensiler ou non, il est essentiel de définir le stade des grains, pour cela il faut ouvrir les épis et observer le remplissage des grains par les 3 amidons laiteux, pâteux et vitreux

Ensuite, il faut définir le nombre de grains/m² :

- Se mettre dans un endroit représentatif de la parcelle. Vérifier l’écartement entre les rangs de maïs.

- Compter le nombre d’épis/m² sur au moins 3 fois 10 m linéaires. Un épi contient au moins 70 grains.

- Compter le nombre de grains/épi (= nombre de rangs x nombre de grains par rang) sur au moins 3 fois 20 épis successifs.

- Calculer le nombre de grains/m² : nombre épis/m² x nombre grains/épi.

Pour les maïs qui n’ont pas encore atteint le SLAG, il convient d’attendre au moins 3 semaines après la floraison pour faire ce comptage.

Sébastien POITEVIN

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