Macron en tête devant le Pen, Républicains et socialistes atomisés
Le président sortant vire en tête dans le Cantal confortant son score de 2017 mais il fait face à une forte poussée de Marine Le Pen tandis que les candidats des partis traditionnels dégringolent.
Qu'il semble loin le temps où le Cantal s'affichait comme une terre viscéralement acquise à la droite républicaine dans la filiation pompidolienne. Ce temps que les moins de 15 ans ne peuvent pas connaître où Nicolas Sarkozy raflait au premier tour de la présidentielle 34 726 voix (33,36 % en 2007) devançant la candidate socialiste Royal de dix points. Ce temps où le Cantal comptait des ministres au gouvernement. Quinze ans plus tard, le clivage gauche-droite a volé en éclat et les deux partis majeurs de la Ve République ont fini d'être atomisés : la chute est vertigineuse sur l'échiquier national comme local : Valérie Pécresse, sortie vainqueur de la primaire des Républicains, passe sous la barre des 8 % dans le Cantal (- 14 602 voix par rapport au score de Fillon en 2017) arrive en quatrième position, quand la candidate socialiste ne fait guère mieux que 2 % avec seulement 1 810 bulletins recueillis, loin, très loin des 30 353 voix de François Hollande en 2012. Même dans les communes tenues par un maire de leur bord, leur score est des plus chiches : 7,6 % pour Valérie Pécresse à Arpajon-sur-Cère, 6,9 % à Mauriac, 6,6 % à Maurs, 7,4 % à Vic-sur-Cère. Idem pour Anne Hidalgo qui n'atteint pas 3 % sur Aurillac.
Poussée bleue Marine
Ce dimanche, les Cantaliens comme les Français ont confirmé en partie les sondages en plaçant le président sortant en tête du scrutin avec 28,42 % dans le département, soit 561 voix de plus qu'il y a cinq ans. Ce dernier vire en tête dans les trois sous-préfectures ainsi qu'à Arpajon-sur-Cère ou encore à Raulhac, dont le maire Philippe Matière a animé sa campagne cantalienne. Macron s'affirme en haut d'un podium départemental pourtant inédit : la candidate du Rassemblement nationale Marine Le Pen réalise en effet une nouvelle poussée frontale avec 16 641 voix (+ 4 929 par rapport à 2017) et vient talonner Emmanuel Macron avec 24,48 %. Un candidat LREM qu'elle devance même dans plus de la moitié des petites communes du Cantal. Dans certaines, Marine Le Pen rassemble plus d'un électeur sur trois, c'est entre autres le cas à Rezentières (42,8 %), Badailhac (42,6 %), Saint-Santin-Cantalès (41 %), Joursac (40 %), Montmurat (38,3 %), Coltines (38,1 %), Labrousse (37,7 %)...
La surprise vient du nom du candidat en troisième position : Jean-Luc Mélenchon. Le patron de la France Insoumise, tout en faisant moins bien qu'en 2017 (14,69 % contre 15,91 % alors), complète le podium cantalien.
Mélenchon devant Pécresse
Valérie Pécresse sauve de peu la quatrième place à 7,93 % devançant de 139 petites voix Jean Lassale. Le chantre béarnais de la ruralité séduit 6 848 Cantaliens et fait bien mieux qu'Éric Zemmour dont la campagne précoce démarrée en flèche est venue s'échouer in fine au profit de Marine le Pen. Il réunit cependant 5,57 % des voix. La cause écologiste comme le candidat l'incarnant, ne constituent pas la priorité du moment : 3,12 % pour Yannick Jadot. Le communiste Fabien Roussel (2,83 %) devance la socialiste Hidalgo (2,05 %) tandis que Nicolas Dupont-Aignan recule nettement (1,76 % contre 4,42 % en 2017). Philippe Poutou (NPA, 0,74 %), également en recul, et Nathalie Arthaud (LO, 0,63 %) ferment la marche.