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Nutrition
Lutter contre les carences en minéraux et oligo-éléments chez les bovins

Pour résoudre les carences, susceptibles d'entraîner des problèmes de santé et de vêlage au sein des troupeaux bovins, l'apport de compléments en minéraux et oligo-éléments est essentiel. 

pose d'un bolus par un éleveur
La pose d'un bolus à relargage, dit "longue durée", permet de diffuser les oligo-éléments nécessaires à la vache sur une durée allant jusqu'à huit mois. 
© ©Réussir

La complémentation en minéraux et oligo-éléments participe à activer les fonctions anti oxydante et immunitaire des bovinsBoiteries, diarrhées, augmentation du taux cellulaire dans le tank, non délivrance au moment du vêlage... sont autant de problèmes qui peuvent survenir au sein des troupeaux, et indirectement impacter la productivité, lorsqu’ils sont carencés. Que faire pour éviter d'en arriver là ? 

Réaliser des profils métaboliques

Sur le court-terme, une carence en oligo-éléments peut être difficile à détecter, car des symptômes n'apparaissent pas toujours. C'est pourquoi Jean-Marie Ferraton, vétérinaire rural installé au cabinet Chambons à Pontgibaud (63), conseille de réaliser régulièrement des profilages métaboliques sur les troupeaux« Établi à partir de prises de sang réalisées sur cinq animaux, le profil métabolique permet de déterminer si un troupeau est carencé ou non, et d'évaluer avec précision les doses journalières à administrer » explique-t-il.

Choisir des produits adaptés

« Des carences peuvent apparaître, même lorsque l'éleveur pense maîtriser ses compléments en oligo-éléments ». Pour le vétérinaire, les erreurs commises sont principalement liées à la surabondance de produits présents sur le marché. Difficile de s'y retrouver pour les éleveurs, qui optent parfois pour des produits à première vue adaptés à leurs besoins, mais qui finissent par s'avérer inadéquats. 

Par exemple, « il peut arriver que des oligo-éléments spécifiques, peu présents dans certains milieux (comme l'iode et le sélénium en zones volcaniques), soient indiqués dans la composition d'un produit, mais en trop faible quantité pour compenser des carences importantes. Pour s’assurer de faire le bon choix, mieux vaut se faire accompagner par un professionnel de la santé animale ».

Privilégier les doses individuelles

Une autre erreur commune dans le choix des produits concerne le mode de distribution. « Il peut s'avérer inadaptée, en créant de la concurrence entre les vaches par exemple. Cela arrive parfois avec les seaux à lécher lorsqu'ils sont distribués en nombre insuffisant : les vaches dominantes se servent en premier, les suivantes se contentent du reste, et les dernières arrivées se retrouvent sans rien. À force, la partie du troupeau non complémentée développera des carences »

Pour s'assurer que chaque individu reçoive sa dose recommandée, « je préconise d'administrer des doses individuelles, sous forme de bolus, d'injections ou de granulés dans les rations ».

Anticiper les cures

Auparavant, il n’y avait aucune limite de concentration en micronutriments pour les aliments diététiques*. Le 25 mars 2022, la réglementation européenne a évolué, contraignant les fabricants à considérablement réduire les teneurs de leurs produits en cuivre, zinc, manganèse et sélénium (voir tableau ci-dessous), afin de respecter les doses maximales journalières recommandées. Cela a notamment eu un impact sur l'anticipation et la durée des cures. En effet, « là où, avant, elles ne duraient souvent que quelques semaines, avec ces nouveaux seuils, les cures doivent parfois se prévoir jusqu'à huit mois en amont de la période de vêlage, dans le cas de carences très prononcées »

Bolus longue durée 

Cette nouvelle réglementation a vu naître les bolus à relargage, dits "longue durée", dont l'érosion lente permet de diffuser les oligo-éléments nécessaires à la vache sur une durée de huit mois. « Cela permet d'avoir des animaux correctement complémentés durant toute la période de pâturage, sans avoir à se rendre au champ » souligne le docteur Ferraton.

 

*Un aliment est dit diététique s'il vise des objectifs nutritionnels particuliers, pour lesquels il justifie de caractéristiques nutritionnelles essentielles.

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