Lutte collective et moyens combinés contre campagnols et taupes
La FDGDON organise plusieurs réunions de formation et information pour aider les agriculteurs à lutter contre campagnols terrestres et taupes.
«L‘entretien des prairies est primordial pour nous» lance Franck Chazallon associé avec sa mère du Gaec des Fleurs Sauvages à St Front. Alors dès l’apparition des premiers tas de terre, forfait de taupes ou de campagnols, il essaie d’intervenir sur ses parcelles. Ce n’est pas facile car son parcellaire est morcellé et pas toujours à proximité de la ferme. Néanmoins, la lutte contre ces ennemis des cultures est pour lui une priorité.
«Quand on a un animal malade, on le soigne. De même quand une prairie est malade, je la soigne» insiste-il. En effet, Franck Chazallon est éleveur de vaches laitières et vaches allaitantes, nourries presque exclusivement à l’herbe et au foin. Sur son exploitation, les 145 ha sont des surfaces en herbe qui constituent la base de l’alimentation des troupeaux. Autant dire que la qualité des pâturages comme des récoltes est primordiale.
Si on n’intervient pas, on prend le risque d’avoir des rendements plus faibles, de casser du matériel ou d’en accélérer l’usure, mais surtout de rentrer de la terre avec le foin ou l’enrubannage. Et les conséquences peuvent être sérieuses sur la qualité du lait par exemple, ou la santé des animaux… «Ces dernières années, et je n’étais pas le seul, nous avons perdu plusieurs bêtes par occlusion ; des bouchons de terres et pierres dans le système digestif peuvent causer la mort des animaux» explique cet éleveur.
Plusieurs actions combinées
C’est pour toutes ces raisons que Franck Chazallon multiplie les initiatives afin de lutter contre ce fléau. «Avec la FDGDON (Fédération départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles : ndlr), j’ai participé à une formation qui m’a permis de mieux connaître tout le panel d’actions contre les taupes et les campagnols. Des actions plus ou moins importantes et qui pourraient même sembler “dérisoires“ prises séparémment, mais qui, ajoutées les unes aux autres, permettent une lutte tout au long de l’année pour éviter d’amplifier le phénomène, voire le ralentir». Ainsi, au Gaec des Fleurs Sauvages, on passe la herse plusieurs fois dans l’année, au minimum 3 à 4 passages, on alterne pâturage et fauche pour casser les galeries, on ajoute un coup de broyeur si trop de refus, on piège, on gaze…
Avec l’ACCA locale et grâce à une aide régionale, les exploitants ont aussi installé des haies qui peuvent contribuer à cette lutte. Elles servent en effet à accueillir des prédateurs de cette faune nuisible. Notons que ces haies ont par ailleurs bien des attraits : brise-vent, protection des troupeaux, et de la végétation au sol jusqu’à 15 fois sa hauteur… De même Franck Chazallon a installé des perchoirs à rapaces, même s’il doute un peu aujourd’hui de leur capacité à attirer les oiseaux qui se nourrissent de petits rongeurs. «Il n’y a pas de solutions miracles. Mais, une multitude de petites choses, à faire régulièrement, s’avère quand même payant…» reconnaît l’éleveur. Alors, oui, il a choisi de travailler sur tous les fronts pour élargir son spectre d’interventions, jugeant que c’est l’ensemble et la combinaison de ces mesures qui renforcent l’efficacité.
Mais pour amplifier cette lutte, l’éleveur en est persuadé, c’est une action collective sur tout un secteur qui sera décisive. C’est pourquoi, Franck Chazallon invite les agriculteurs à assister nombreux aux réunions organisées par la FDGDON (voir encadré), afin de connaître tous les moyens de lutte à leur disposition, moyens directs ou indirects, et les aides dont ils peuvent bénéficier à travers la signature d’un contrat de lutte. Et il attend de ces rencontres et échanges, une prise de conscience de tous pour envisager une lutte bien plus large qu’à l’échelle d’une seule exploitation.
Réunions d'information sur le terrain
Des réunions de terrain «campagnols terrestres» sont organisées cet automne par la FDGDON Haute-Loire en partenariat avec la DRAAF AURA. L’objectif de ces rencontres est d’insuffler une dynamique locale et initier un partage d’expériences et de connaissances sur les luttes contre les nuisibles des prairies. Ces réunions seront l’occasion, entre autres, de faire le point sur les nouvelles méthodes de lutte et la réglementation qui les encadre, mais aussi de rappeler les aides financières du FMSE.
Ces réunions, où nous vous attendons nombreux, seront organisées selon le calendrier suivant :
- St Julien Chapteuil : mardi 4 décembre - Rdv à 10h à l’Observatoire du Betz pour se diriger sur l’exploitation du Gaec des Capitoliens.
- St Front : mardi 4 décembre - Rdv à 14h sur l’exploitation de Franck Chazallon - Gaec des Fleurs Sauvages (La Plaine - Saint Front)
- Siaugues Sainte Marie : mardi 11 décembre - Rdv à 10h sur l’exploitation de Stéphane Favriou (Limagne - Siaugues Sainte Marie)
- St Paulien : mardi 11 décembre - Rdv à 14h sur l’exploitation de Richard Roux - Gaec du Grisou (Freycenet - Lissac)
- Saugues : mardi 18 décembre - Rdv à Pompeyrin à 10h pour se diriger sur l’exploitation de Ludovic Raspail - Gaec du Mont Mouchet.
- Pinols : le mardi 18 décembre - Rdv à 14h sur l’exploitation de Yves Soulier (Boussillon - Pinols).
Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à contacter la FDGDON Haute-Loire au 04 71 02 97 22 ou au 06 50 66 55 81.