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« L’objectif, c’est de faire participer tout le monde »

Yoan Valentin, en cours d’installation au sein du Gaec familial, s’apprête à participer au concours des Miss laitières avec la race Brune, le 20 avril à Aumont-Aubrac.

Yoan Valentin et la vache brune qu'il a présenté en concours
Yoan Valentin et la vache brune qu'il a présenté en concours
© Marion Ghibaudo

Au sein du Gaec familial qu’il va rejoindre comme associé le 1er janvier 2025, Yoan Valentin a déjà trouvé sa place. Passionné de la race et d’agronomie, il allie ses deux intérêts pour faire progresser la Brune. « J’aime la gentillesse des brunes, elles sont faciles à vivre et la qualité de leur lait est un vrai atout », note le jeune agriculteur qui considère la brune comme « adaptée à la conduite du Gaec », regroupant cinq associés. Le tout en famille depuis sa création. 
Les premières brunes arrivent sur l’exploitation sise à Fraissinet en 1931, « avec le grand-père. Personnellement, j’ai grandi avec cette race ». Quant aux brebis, elles ont toujours été là aussi.
Si, au départ, c’est un troupeau dit vivrier, il se développe rapidement pour prendre une place majoritaire auprès des associés qui ont constitué leur Gaec en 1984. Aux côtés des 80 vaches laitières (et une vingtaine de génisses pour le renouvellement), un troupeau de 350 brebis. Le Gaec de Fraissinet se trouvant dans la zone Roquefort, la valorisation du lait de brebis permet de trouver un bon équilibre économique. « Une partie du lait part pour l’AOP Roquefort, une autre pour le Salakis. Le prix du lait de brebis est plus sûr, il y a moins de fluctuations comme on peut en connaître pour le lait de vache ».
L’exploitation est par ailleurs en bio depuis 2018 (début de conversion en 2016). « Avoir les brebis nous permet aussi de valoriser des terrains plus lointains, avec les parcours », avec une répartition raisonnée des fourrages : le sec aux brebis qui le valorise bien, l’humide aux vaches. « Nous misons beaucoup sur l’autonomie de l’exploitation, et veillons à le rester le plus possible. L’idée est d’être cohérent avec ce que l’on peut produire sur l’exploitation » détaille Yoan Valentin. 
Pour le jeune homme, passionné d’agronomie, la santé des animaux et celle des sols sont inextricablement liés. « Nourrir le sol permet de bien nourrir les animaux ». Et pour obtenir un fourrage équilibré, un sol en bonne santé est essentiel. Un objectif qui s’atteint notamment grâce à une fertilisation raisonnée. « Limiter les intrants, et faire du lait avec ce que l’on peut produire sur l’exploitation ». Parmi les projets du jeune homme, qui a obtenu son diplôme de BTS production animale à Terre-Nouvelle il y a deux ans, l’instauration du séchage en grange à moyen terme est prévu. « Le plus facile à faire pousser chez nous, c’est de l’herbe. Et pour limiter les coûts, ce serait bien de limiter au maximum » la céréale notamment, tout en augmentant la part d’herbe dans l’assolement. Et pour ramasser une herbe de meilleure qualité, le séchage en grange semble donc le plus indiqué pour le système de l’exploitation. Ce qui permettra aussi de donner moins de concentrés aux vaches, espère l’agriculteur.
Il est aussi planifié que le troupeau de brebis augmente légèrement pour atteindre les 400 têtes, ainsi que l’agrandissement de la bergerie, pour une meilleure aisance de travail notamment. Quant au troupeau de brunes, leur bâtiment devrait être réaménagé. « Aujourd’hui, on est en pâturage tournant, je vais essayer de l’optimiser encore plus. Aujourd’hui, elles ne sortent qu’une fois par jour, donc on va peut-être mettre une porte de pâturage, pour une sortie jour et une sortie nuit ». Un système qui convient bien aux mois d’avril et de mai, lors de la pousse de l’herbe. Parmi les autres aménagements envisagés, revoir les points d’eau dans le bâtiment et au pâturage, et la luminosité. Ce projet serait concomitant à la mise en place de photovoltaïque sur le bâtiment. « Nous voulons que l’eau ne soit pas un facteur limitant à la production » détaille Yoan Valentin.

Le virus des concours passé de génération en génération
« C’est mon grand-père qui a commencé les concours et transmis le virus » s’amuse le jeune agriculteur. Et puis, dans la famille Valentin, « on est des fidèles des Miss laitières. Je crois qu’on a participé tous les ans depuis l’instauration de ce concours ». S’il se dit « moins intéressé par la compétition, mais plutôt par l’idée de passer une journée conviviale entre exploitants », il apprécie aussi ces concours pour le fait de montrer le dynamisme de la race dans le département. « Les éleveurs de brunes font une belle place aux jeunes, c’est important de soutenir le syndicat qui porte ces idées ».
Et il n’envisage sûrement pas de venir seul à ces Miss laitières : « Je veux faire participer tout le monde ». Et surtout, ne pas oublier les jeunes, qui représentent l’avenir de la race. C’est d’ailleurs pour cela que sa cousine de 14 ans devrait mener une vache sur le ring. « Elle est impatiente d’y être », sourit l’agriculteur. Ces concours sont aussi l’occasion de montrer le travail réalisé par les associés sur leur troupeau. Et quoi de mieux pour montrer leur travail que d’amener trois vaches : Ségala, Séréna et Sacrée, qui ont chacune deux ans et demi. Si le Gaec de Fraissinet a décidé d’en présenter trois, c’est aussi pour pouvoir s’inscrire au concours des lots d’élevage, « pour participer ».
Les trois sont nées sur l’exploitation et sont « de belles représentantes de la race au niveau de la morphologie ». D’ailleurs, Séréna avait participé en tant que génisson à Aumont-Aubrac. Pour les deux autres, ce concours sera une découverte. « Ces concours ont toujours une bonne ambiance, cela permet de se croiser entre éleveurs, d’échanger ».
 

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