lnvestissement : les agriculteurs jouent la prudence
Sans que l’investissement ne s’effondre, le marché des machines agricoles revient à des quantités plus modestes mais supérieures à 2010.
Depuis le début de 2014, les agriculteurs ont choisi de jouer la prudence. Après deux années de croissance, en 2012 et 2013, les agriculteurs ont freiné leurs investissements. Le marché de l’agroéquipement a reculé de 14,7 % et reculera encore de 11 % en 2015, estime Axema, le syndicat des producteurs et importateurs de matériels agricoles. La contraction de 2014, avec un marché estimé à 5,6 milliards d’euros, est liée à une baisse de 7 % de la production française de machines, conjuguée à une chute des importations (14 %). Cette année, le marché est estimé à 5 milliards d’euros. C’est bien de la prudence, pas un effondrement. Le Sima 2015 qui s’est tenu en février n’avait pas été marqué par la morosité. Selon Axema rapportant les résultats d’enquêtes dans l’industrie, les industriels, interrogés par l’Insee, seraient légèrement plus optimistes. En attendant des jours meilleurs, les agriculteurs serrent les boulons. La raison principale : la faiblesse des revenus ces dernières années. Les fournisseurs du monde agricole vont certainement devoir s’adapter en répercutant la volatilité qu’ils subissent sur leurs achats de matériels et donc sur leurs fournisseurs. L’investissement emblématique qui subira cette évolution est le tracteur. Axema rappelle qu’après avoir progressé de 11,4 % en 2013, dépassant le nombre record de 2008, le nombre d’immatriculations a baissé de 28 % en 2014. Le cas français n’est pas unique : en Europe, la même année, le nombre d’immatriculations de tracteurs a baissé de 9 % par rapport à 2013. La situation est plus complexe si l’on entre dans le détail des productions. Si les moissonneuses-batteuses ont vu leurs immatriculations baisser de 7,5 % à 2 284 unités en 2014, les autres outils de récoltes ont progressé de 11,8 % cette même année.
La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 28 mai 2015.