Stockage
L’irrigation au cœur des expertises techniques
La ressource en eau et particulièrement son utilisation ont fait débat lors de l’assemblée générale du Centre d’Expertise Technique Agricole (CETA) du Val de Morge.

Le stockage de l’eau, la question fait débat depuis longtemps, et a été encore une fois au centre des discussions. Le 29 janvier dernier, les membres du CETA Val de Morge ont tenu leur assemblée générale au lycée agroenvironnemental Saint-Joseph du Breuil-sur-Couze. A cette occasion, le président Marc Rouganne a rappelé l’organisation et les objectifs de la structure. « Notre CETA a 43 ans d’existence et rassemble aujourd’hui 46 exploitations agricoles qui œuvrent pour le développement de leurs méthodes de travail. Nous sommes entièrement autonome financièrement et surtout indépendant de toute orientation politique. » A travers diverses expérimentations de terrains, les agriculteurs remettent en cause leurs pratiques sans toutefois, tiennent-ils à préciser, tout révolutionner.
Avec l’aide de Philippe Goutin, leur technicien, différents sujets sont traités avec chaque année un fil conducteur. Pour 2013, le CETA Val de Morge a choisi l’eau et plus particulièrement l’irrigation. La maîtrise du matériel ainsi que les nouvelles techniques sont au cœur des questionnements. Pour débattre du sujet, les organisateurs de l’assemblée générale ont invité Jean-Yves Foucault, président de l’ADIRA (Association pour le Développement de l’Irrigation Agricole) et de la coopérative Limagrain.
L’eau sans stock
Les enjeux économiques de l’irrigation ne sont plus à prouver. Assurance de récolte et de revenu pour les agriculteurs, la méthode a pourtant de nombreux détracteurs. Ils sont d’autant plus nombreux lorsque les questions de stockage sont abordées. « Aujourd’hui, il est impossible de réaliser des réserves collinaires afin de récupérer l’eau de pluie en France. Pourtant, constituer des réserves d’eau n’est plus une question dans certains pays qui souffrent de sécheresses » explique Jean-Yves Foucault. La législation qui entoure l’utilisation et la préservation de l’eau est telle, qu’elle empêche effectivement son stockage. Seulement, comme l’a rappelé le président de l’ADIRA, les changements climatiques n’iront pas dans le sens de pluies abondantes pour nos régions. Au contraire, les sécheresses s’intensifieront et deviendront plus régulières. Bien que les besoins en eau s’intensifient, la raison n’est pas suffisante pour « faire n’importe quoi ! » Au contraire, l’heure est à la préparation des agriculteurs. « Nous devons nous familiariser avec les nouvelles technologies qui permettent d’économiser l’eau d’irrigation. Nous devons également préparer nos parcellaires à accueillir ces pratiques modernes. »
Il y a encore de nombreuses étapes à franchir avant de voir un jour des réserves collinaires dans nos campagnes. La première d’entre elles est de réussir à convaincre le grand public, et particulièrement les élus, des biens fondés de la technique. «Nous devons leur expliquer ce que nous faisons. »