Limagrain croit au progrès pour répondre aux enjeux de demain
Après un exercice 2016 difficile, le groupe coopératif auvergnat reprend des couleurs et confirme son statut de semencier mondial. Il maintient son niveau de recherche et conforte ses filières.
À l’heure où l’agriculture est confrontée à de grands enjeux, où l’environnement sociétal bouscule la profession, où les marchés mettent les filières agricoles à rude épreuve, Limagrain demeure fidèle à son ambition d’origine : « faire progresser l’agriculture pour répondre aux enjeux alimentaires de demain ».
« Semencier pur »
Depuis plus de 50 ans, le groupe coopératif auvergnat poursuit son développement et tient son rang de quatrième semencier mondial. Une place acquise grâce à l’investissement soutenu et continu dans l’innovation dans les semences de grandes cultures et semences potagères, et la création de filières. « Nous consacrons plus de 14% (14,6% en 2017) de notre chiffre d’affaires professionnel dans la recherche. C’est plus que l’industrie pharmaceutique ou automobile. Et 20% de nos effectifs travaillent dans la recherche sur plus de 60 espèces contribuant à enrichir la biodiversité », a expliqué Jean-Yves Foucault, président du groupe Limagrain, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Paris mardi dernier. Limagrain se revendique «semencier pur » ; « contrairement aux trois grands groupes qui nous précèdent (ndlr : Monsanto, Dupont et Syngenta) nous n’avons pas d’activité dans l’agrochimie » précise le président. Une singularité sans doute issue du statut coopératif du groupe créé par et pour les agriculteurs, et dont le mode de gouvernance construit sur un binôme agriculteur élu et dirigeant salarié fait ses preuves depuis plus d’un demi-siècle.
Priorité à la recherche
Chaque année plus de 300 nouvelles variétés sont créées et mises en marché grâce à la recherche Limagrain engagée sur 130 stations réparties dans le monde. « Nos travaux de sélection participe à l’enrichissement de l’offre alimentaire » explique Damien Bourgarel, Directeur général de Limagrain. « Pour nourrir près de 10 milliards de personnes à l’horizon 2050 il faudra augmenter la production agricole de 70%. Un défi démographique majeur qui s’accompagne du changement climatique et de la nécessaire préservation des ressources ; il faudra donc produire plus et mieux. Notre métier de semencier a un rôle à jouer face à ces enjeux ». Les travaux de sélection de Limagrain visent ainsi à répondre à différentes attentes : obtention d’un meilleur rendement, résistance aux virus, aux ravageurs… adaptation au climat, aux procédés industriels… réponse aux attentes des consommateurs en termes de goût, appétence, valeur nutritionnelle, sécurité alimentaire, rapport qualité/prix… À titre d’exemple, il y a une dizaine d’année, Vilmorin, filiale de Limagrain, a conduit un programme de recherche avec l’Inra et l’association des producteurs de betteraves potagères du Loiret afin de sélectionner des variétés résistantes à un virus qui avait ravagé la plante et l’avait rendu impropre à la consommation. Aujourd’hui, Limagrain est devenu leader français sur le marché de la betterave potagère. Un autre programme de sélection axé sur l’amélioration du goût du melon a également permis au semencier auvergnat et à sa marque « clause » de devenir leader en Europe de la variété « charentais ». « L’innovation et la recherche sont les moteurs de l’amélioration de l’agriculture. Notre savoir-faire s’appuie sur la connaissance de la plante et la sélection des meilleures variétés » insiste Damien Bourgarel.
L’atout filière
Autre singularité du semencier auvergnat : avoir mis en place « un circuit court industriel ». Objectif : contourner l’éloignement de la plaine de Limagne et du val d’allier des ports et des grands bassins ; valoriser la production locale de blé et de maïs par l’assurance d’un prix plancher aux agriculteurs. « Limagrain est le seul semencier qui a su relier le sélectionneur, l’agriculteur, l’industriel, le distributeur et le consommateur » affirme Jean Yves Foucault. Un choix stratégique qui confirme la stabilité du groupe auvergnat dont le chiffres d’affaires à fin juin 2017 atteint 2,6 Mdrs d’euros soit plus 4,5% par rapport à l’exercice précédent.