Life beef carbon : Gagner plus, en étant écologiquement plus vertueux
Un Gaec démontre une corrélation positive entre les résultats économiques et l'empreinte carbone : "Ce qui est bon pour la planète l'est aussi pour le portefeuille de l'éleveur."
Écologie et économie ne feraient pas bon ménage ? Le programme Beef carbon démontre pourtant qu'une production plus vertueuse sur le plan environnemental permet aussi de générer un meilleur résultat comptable. La démonstration par l'exemple était réalisée vendredi 1er juin sur une exploitation agricole de Leynhac, en Châtaigneraie, dans le cadre d'une campagne de communication nationale "Made in viande". "Ce qui coûte, c'est l'animal improductif", résume Bernard Ginalhac, en Gaec avec son épouse Geneviève. En s'appuyant sur les conseils de la Chambre d'agriculture, ils ont amélioré leurs pratiques, gagné sur l'empreinte carbone, tout en s'assurant d'une meilleure productivité, donc un meilleur revenu. Le Gaec Ginalhac fait partie des six fermes "innovation" que compte le Cantal et qui servent de référence à 70 autres, inscrites dans la démarche "Beef carbon". Le CO2 (ou l'équivalent CO2) rejeté par l'exploitation avait été mesuré, avant de dégager des pistes d'amélioration mises en place depuis deux ans. Celles-ci étaient présentées lors d'une journée porte-ouverte avec visite de l'exploitation et rencontre avec l'éleveur.
L'optimisation
D'abord, ici, dans un système tout herbe, on est autonome en fourrage, seul un peu de protéines est acheté. Pour valoriser au mieux les prairies (70 ha pour 70 vaches mères salers), le principe du pâturage tournant a été adopté et les rotations optimisées, grâce notamment à des mesures régulières de la pousse de l'herbe, effectuées par les services techniques de la Chambre d'agriculture. Ensuite, l'objectif d'un veau par vache et par an est tenu(1). Depuis peu, Bernard Ginalhac fait vêler ses génisses à 30 mois. Une idée concrète pour limiter le nombre d'animaux improductifs. "Car, ceux-ci, même s'ils ne rapportent rien, rejettent bien du méthane, doivent être nourris, etc.", argumente l'éleveur, qui a profité de ce changement pour étaler ses vêlages sur deux périodes : à l'automne et désormais également au printemps.
Le bilan positif
"Dans le bilan environnemental, comptent aussi le stockage de carbone dans les prairies et les haies récemment plantées qui favorisent la biodiversité, ajoute Estelle Delarue, technicienne à la Chambre d'agriculture et animatrice de la journée. On peut retenir que l'exploitation rejette l'équivalent CO2 de 32 ménages, mais assure une production capable de nourrir 368 personnes, crée de l'énergie avec des panneaux photovoltaïques..."
(1) 40 % en croisement charolais avec des mâles de 450 à 500 kg pour l'Italie, des femelles en babynettes ou génisses grasses ; et en salers, des mâles pour la SVA Jean-Rozé et des femelles pour le renouvellement.