L’herbe ça se cultive et ça se valorise
Trouver un modèle économique pour valoriser des produits issus des systèmes herbagers du Massif central : les élus de la Copamac-Sidam y travaillent notamment dans le cadre du Cluster Herbe.
En conseil décentralisé à Mende, dans le cadre de la tenue du congrès mondial de la race brune, les responsables agricoles du Massif central ont balayé de nombreux sujets, parmi lesquels celui de la promotion des produits issus de l’élevage à l’herbe. La Copamac-Sidam est en effet particulièrement active dans la mise en place du Cluster « herbe » dont l’une des finalités est d’aboutir à une valorisation des produits issus des systèmes herbagers.
Selon Patrick Bénézit, président de la Copamac et de la FRSEA Massif central, indéniablement, « il y a une idée à creuser autour de l’herbe, y compris de manière commerciale. Les attentes sociétales poussent dans ce sens. L’enjeu est évidemment que la démarche génère une plus-value et qu’elle bénéficie aux producteurs ». Partant du constat que le mode d’élevage du Massif central, n’est « ni celui des bretons, ni celui des américains », les professionnels du monde agricole estiment que la conduite favorisant le pâturage est un atout qui mérite d’être davantage mis en avant à l’heure où l’autonomie fourragère est un objectif partagé par l’ensemble des acteurs des filières.
Ressource incontournable du Massif central, l’herbe a déjà fait l’objet de plusieurs actions de recherche. Les programmes herbes et fourrages, portés notamment par les chambres d’agriculture, les travaux menés par le pôle fromager AOP Massif central, l’Herbipôle mis en place par l’INRA sur les sites de Marcenat (Cantal), Theix et Laqueuille (Puy-de-Dôme), etc.pour ne citer que ces dispositifs ont déjà apporté des éléments de réflexion déterminants aux professionnels.
Aujourd’hui, il s’agit de croiser les données et de multiplier les synergies, comme l’explique Tony Cornelissen, président de la Chambre d’agriculture de Corrèze et du Sidam : « Aujourd’hui, nous disposons de nombreuses données sur l’herbe. Nous avons mesuré à quel point, cette ressource est garante de l’autonomie fourragère, de l’image de notre territoire, qu’elle est à la base de la typicité de nos produits (qualités sensorielles et nutritionnelles), et qu’elle garantie des services environnementaux essentiels (biodiversité, stockage du carbone, qualité de l’eau, etc.) ». Entré dans sa phase opérationnelle, le Cluster fédère actuellement des acteurs de la profession agricole, des territoires et de la recherche. Il ambitionne de rallier des entreprises. Des prises de contact sont actuellement en cours.