« Les vaches doivent regarder l'herbe pousser »
Si les conditions météo le permettent, la mise à l'herbe doit se faire le plus tôt possible. Il faut donc l'anticiper et la prévoir dès maintenant.
Préparer la mise à l'herbe, c'est réfléchir l'organisation des différents lots et répartir les surfaces prévues à la fauche et celles pâturées. Il est d'autant plus important d'optimiser la gestion de l'herbe au printemps car la bonne gestion de ses surfaces fauchées et pâturées est le premier levier pour être autonome en fourrages. Pour ce faire, il est nécessaire de maîtriser quelques points clés à adapter à son système (potentiel des sols, type de production, besoins en fourrages : quantité et ou qualité).
Tout d'abord, il faut prévoir 50 % des surfaces pour les fauches en première coupe avec une proportion plus ou moins importante en fauche précoce en fonction du système (date de vêlages, chargement...). Puis, lorsque l'ensemble des surfaces à faucher est déterminé, il faut répartir les lots d'animaux en visant un chargement maximum par lot de 45 à 50 ares par UGB pour éviter le gaspillage. Ce chargement est à adapter en fonction du potentiel de ses prairies.
Pour une gestion efficace de l'herbe pâturée, il est indispensable de commencer la mise à l'herbe autour des 300°C/j (base 1er février). L'objectif n'est pas de lâcher le troupeau mais de constituer progressivement les lots à mettre à l'herbe. Ainsi, le gaspillage d'herbe sur pied est plus limité. En complément, une organisation en « pâturage tournant » avec quatre à cinq parcelles au printemps permettra également de limiter le gaspillage d'herbe et les refus sur cette période de forte pousse et de valoriser une herbe jeune et de qualité. Quoi qu'il en soit, les hauteurs d'entrée ne doivent pas dépasser les 8 à 12 cm et celles en sortie ne doivent pas descendre en dessous de 6 cm pour ne pas pénaliser les repousses. Dans une organisation en pâturage tournant, le premier tour de pâturage doit être réalisé avant l'épiaison (autour des 600 à 700°C/j) pour assurer une repousse de qualité.
Lorsque les conditions de portance ne sont pas favorables, une alternative peut être d'adapter le chargement au lâcher : en diminuant le nombre d'animaux par lot, ou en augmentant la surface de pâturage. En conditions très humides, plutôt que faire pâturer et piétiner toute la surface, il est préférable de sacrifier une parcelle, ou une partie, en « serrant » les animaux et en les affourageant si possible.