Les rustiques, un concentré de potentiel
Réunis en assemblée générale, jeudi dernier, à Orcines, les acteurs des races ovines des Massifs ont notamment rappelé l'intérêt du pastoralisme, y compris dans la candidature de la Chaîne des Puys au patrimoine mondial de l'Unesco.
Avec 175 adhérents répartis sur l'ensemble du grand Massif central alimentant une base de sélection de 63 818 brebis, l'organisme de sélection « Races ovines des Massifs » poursuit son activité au service de races dont les qualités d'adaptabilité, de rusticité, de maternité et de désaisonnement sont de plus en plus reconnues. Ces qualités innées, les croisements génétiques sont capables de les décupler. « En permettant des gains de productivité, et une meilleure adaptabilité des animaux, la sélection est un des facteurs garant de l'économie des exploitations ovines », estime Jean-Luc Chauvel, président de Rom Sélection. Blanche du Massif central, limousine, noire du Velay, rava, grivette et bizet... La sélection génétique repose sur six races, et deux voies : la voie mâle et la voie femelle. Ainsi, en 2016, 21 % des agnelles ont été conservées par les sélectionneurs sur leur exploitation pour le renouvellement du troupeau, tandis que 9 565 ont été vendues. Objectif : la diffusion de la génétique.
Inséminations
En voie mâle, 904 béliers sont entrés dans l'une des stations d'évaluation, situées à Paysat-Bas en Haute-Loire, à Antrenas en Lozère, et à Sainte-Consorce dans le Rhône. Qualités bouchères et maternelles sont les deux principaux caractères qui sont testés. Une fois évalués, les béliers sont vendus. « Chaque race organise une à trois ventes annuelles de béliers, ouvertes à tous les éleveurs intéressés », explique François Tahon, responsable développement de Rom Sélection. Par ailleurs, en 2016, deux races ont utilisé l'insémination artificielle : la blanche du Massif central et la limousine. 13 000 doses ont ainsi été implantées. 9 600 pour créer du progrès génétique, et 3 400 pour le diffuser.
Se développer
L'organisme de sélection ne compte pas en rester là. En collaboration avec l'INRA, la station génétique de Paysat-Bas travaille sur la prolificité des brebis, la résistance génétique au parasitisme gastro-intestinal, la longévité fonctionnelle des femelles ou encore les facteurs de vigueur des agneaux. « Nous sommes clairement sur une stratégie de développement avec une volonté d'augmenter le nombre de reproducteurs mâles et femelles et le nombre de sélectionneurs, tout en confortant nos adhérents », poursuit Jean-Luc Chauvel. Actions de promotions, et opérations commerciales devraient donc se déployer très prochainement.