Les réseaux d'irrigation ouvrent progressivement depuis le 1er avril
Les réseaux d'irrigation ouvrent progressivement depuis la semaine dernière dans le Puy-de-Dôme. La pluviométrie de 2024 a permis de recharger la ressource en eau et de démarrer sereinement cette nouvelle campagne.
Les réseaux d'irrigation ouvrent progressivement depuis la semaine dernière dans le Puy-de-Dôme. La pluviométrie de 2024 a permis de recharger la ressource en eau et de démarrer sereinement cette nouvelle campagne.

Il y avait longtemps qu'une telle situation n'avait pu être appréciée des irrigants. En ce début avril, les réseaux d'irrigation s'ouvrent sereinement. Le barrage de Naussac affiche un taux de remplissage de 97 % au 7 avril et Villerest de 92 %. Même le barrage de la Sep à Saint-Hilaire-la-Croix (63) est plein à 100 %. Du côté des rivières et ruisseaux du Puy-de-Dôme, le dernier bulletin Irri Conseil de la Chambre d'agriculture, en date du 3 avril, est tout de vert vêtu. L'Eau Mère à Parentignat offre un débit de 1,34 m3/s, la Morge à Maringues de 3,13 m3/s, l'Allier à Vic-le-Comte de 68,1 m3/s.
« Nous commençons la campagne d'autant plus sereinement qu'en plus d'avoir de l'eau, nous n'en avons pas besoin dans l'immédiat ; hormis pour faire lever les semis d'oignons. Il y a suffisamment d'eau en profondeur pour subvenir aux besoins des cultures déjà en place » souligne Bertrand Nicolas, troisième vice-président de la Chambre d'agriculture, en charge du dossier eau.
L'agriculteur appelle toutefois à la prudence en rappelant que l'excédent n'est plus la norme. « Cette situation montre bien l'œuvre du dérèglement climatique avec des à-coups certes de sécheresse mais aussi d'inondation. 2024 témoigne aussi la nécessité d'avoir une réelle gestion concertée de l'eau. »
À lire aussi : « Sans eau, on ne produit rien »
Les tarifs de l'irrigation augmentent
Pas de changement pour cette nouvelle campagne d'irrigation. Les autorisations annuelles de prélèvements ont toutes été reconduites.
Seuls les coûts de l'irrigation accusent une petite hausse (+5%) en raison de la révision du taux de prélèvement d’usage « irrigation » par l'Agence de l'Eau Loire Bretagne. Les irrigants vont devoir s'habituer à cette augmentation puisque l'organisation prévoit de relever son taux de 21% d'ici 2028.
Cette décision prise en octobre dernier avait suscité de vives réactions dans le département. Encore aujourd'hui, Bertrand Nicolas s'interroge et dénonce un acharnement. « Le taux de redevance irrigation de l'Agence Loire Bretagne est quatre fois plus élevé que celui d'autres agences.
En 2024, nous étions à 1,66 centime d'euros/m³ hors ZRE (zone de répartition des eaux) et on va passer à 2,02 centimes€/m³ à l'horizon 2030. Sur l'agence Rhône-Méditerranée-Corse, ils sont à 0,4 centime €/m³ et ils vont passer à 0,57 centime €/m³.
C'est-à-dire que nous sommes en Loire Bretagne sur une redevance 4 fois supérieure à Rhône-Méditerranée-Corse avant l'augmentation mais que nous le serons encore après. Cette différence est incompréhensible surtout pour nous, à l'amont du bassin où l'agence finance très peu de projets. »