Les premiers effets agricoles du retour de Lula
Le président Lula Da Silva a remis les ONG au coeur de sa politique agricole destinée aux petits exploitants et annoncé son projet de relancer une réforme agraire.
De retour au pouvoir depuis huit mois, le président du Brésil, Lula Da Silva, a d'abord redonné à une myriade d'ONG locales le rôle participatif dans la politique agricole, destinée aux petits exploitants, qui fut le leur sous ses deux premiers mandats (2003-2011). « Le dialogue avec la société civile autour des questions agricoles avait été cassé par Jair Bolsonaro », témoigne Vânia Marques, de la Confédération brésilienne de syndicats de travailleurs ruraux (Contag), institution reconnue par Brasilia comme agissant au nom d'environ cinq millions d'agriculteurs et employés de ferme répartis sur quelque 3,9 millions de petites exploitations. Leur rôle paraît même accru. Le gouvernement leur permet désormais de contrôler l'exécution des programmes d'assistance alimentaires destinés aux scolaires et aux plus démunis. Via les Conseils populaires de l'alimentation scolaire, formés par diverses ONG locales, elles veillent à la bonne application d'une loi de 2006 imposant aux écoles municipales de s'approvisionner en ingrédients issus de l'agriculture paysanne à hauteur de 30 % des volumes. L'an dernier, près de la moitié des municipalités ne le faisaient pas du tout ou étaient en deçà de ce seuil, selon Vânia Marques.