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Les prairies sensibles : un sujet brûlant en Lozère

Certains agriculteurs lozériens, à l'occasion des télédéclarations Pac 2023, ont découvert avec surprise, que leurs parcelles ont été désignées « prairies sensibles ». Les syndicat FDSEA et JA s'insurgent contre une mesure imposée sans concertation et appellent à manifester leur mécontentement jeudi 13 avril.

Certains agriculteurs lozériens, à l'occasion des télédéclarations Pac 2023, ont découvert avec surprise, que leurs parcelles ont été désignées « prairies sensibles ». Les syndicat FDSEA et JA s'insurgent contre une mesure imposée sans concertation et appellent à manifester leur mécontentement jeudi 13 avril.
Certains agriculteurs lozériens, à l'occasion des télédéclarations Pac 2023, ont découvert avec surprise, que leurs parcelles ont été désignées « prairies sensibles ». Les syndicat FDSEA et JA s'insurgent contre une mesure imposée sans concertation et appellent à manifester leur mécontentement jeudi 13 avril.
© Marion Ghibaudo/Illustration

« Retrouvons-nous jeudi 13 avril à 20 heures devant la préfecture de Mende ! » L'appel est lancé par les syndicats JA et FDSEA, remontés contre le nouveau zonage des prairies sensibles, découvert avec surprise par les agriculteurs du département au moment de leurs télédéclarations Pac. Selon les syndicats, « personne n'avait été mis au courant, ni même l'administration, puisque la DDT l'a appris en même temps que nous ».
« 27 300 hectares supplémentaires auraient été classés en prairies sensibles en Lozère », selon les syndicats. À ce jour, c'est la Lozère qui a le plus de parcelles mises sous cloche. « Nous sommes les champions de France en nombre d'hectares ajoutés », a ironisé le président de la FDSEA, Jean-François Maurin, qui ne décolère pas de la manière dont ce découpage a été mené, en toute discrétion. « Imaginez que votre permis de conduire vous a été retiré. En effet, depuis le 1er janvier, la limitation de la vitesse n'est plus de 90 km/h mais 70 km/h et vous êtes « flashé » à plusieurs reprises. Personne ne vous a informé de ce changement puisque personne ne le sait. Il s'agit d'une injustice... Et c'est ce que subissent les agriculteurs de Lozère ! », compare Hervé Boudon, président des JA pour expliquer la situation.
Selon la préfecture du Loiret, « les prairies permanentes situées en zones dites « sensibles » ne peuvent être ni labourées, ni converties en terre arable ou culture permanente, sauf à s'exposer à une réduction/sanction du paiement vert et à une obligation de réimplantation l'année suivante. Les prairies sensibles sont déterminées sur la base de leur richesse en biodiversité (zonage élaboré par le Muséum d'histoire naturelle), au sein des zones Natura 2000 uniquement ». De plus, la sanction s'est alourdie en 2023.
Le 11 avril 2023, près de 330 agriculteurs lozériens ont donc découvert avoir subi ce changement, effectif depuis le 1er janvier sans pour autant en avoir été averti. « Une hérésie » dénoncée par les syndicats agricoles majoritaires, qui soulignent que ni la chambre d'agriculture ni les administrations n'en ont été informés. Pour compenser ce handicap des prairies sensibles, des enveloppes Maec (mesures agro-environnementales et climatiques) étaient mises en place auprès des agriculteurs. Ces enveloppes sont aujourd'hui divisées par deux, « c'est donc une double peine pour les agriculteurs qui ne peuvent pas utiliser leurs prairies comme ils l'entendent et auront des compensations moindres ».
À cause des importantes sécheresses des dernières années, les agriculteurs ont dû trouver des solutions pour préserver au maximum leur autonomie ; de ce fait, de nombreux travaux sur ces parcelles ont été effectués pour la survie des exploitations. Luttant aussi contre le changement climatique et dans l'espoir de devenir un peu plus autosuffisant en fourrage. Avec le classement des parcelles travaillées récemment, les agriculteurs risquent une sanction sur leur enveloppe Pac de 3 à 20 %. Une véritable perte pour les éleveurs qui « subissent les caprices de l'État », selon les syndicats. « Rappelons que la Pac est là pour compenser les bas prix de reventes des productions agricoles pour que le consommateur puisse se nourrir. Sans ces « aides », peu de Français auraient la capacité de manger équilibré », soulignent FDSEA et JA dans un communiqué commun.
Les JA et la FDSEA, d'une même voix, expriment leur ras-le-bol et « disent stop ! Stop aux cachotteries ! La Lozère est le département le moins peuplé de France mais producteur ! La Lozère est une terre nourricière et ne doit pas être mise sous cloche. Laissez les exploitations se développer, travailler avec les outils dont ils disposent, c'est un frein à l'installation et c'est inacceptable ».

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