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Les pollinisateurs en question à SupAgro Florac

Jeudi 29 février, le parc national des Cévennes a organisé un colloque sur les haies mellifères et les pollinisateurs, tant sauvages que domestiques.
 

Un groupe est assis en cercle et discute de pollinisateurs sauvages
Jeudi 29 février, le parc national des Cévennes a organisé un colloque sur les haies mellifères et les pollinisateurs, tant sauvages que domestiques.
© Marion Ghibaudo

Dans l’amphithéâtre de SupAgro Florac, les étudiants de cette après-midi sont un peu plus âgés que ce que l’on a l’habitude de croiser. Ils sont pourtant réunis pour un sujet d’importance : les pollinisateurs. Apiculteurs professionnels, thésards venus présenter les premiers résultats de leurs études et représentants du PNC étaient tous réunis pour évoquer la vaste question de la préservation des pollinisateurs et de la biodiversité.
« Le PNC est investi sur ce sujet des pollinisateurs depuis de nombreuses années, en lien avec l’érosion de la biodiversité », a noté Rémy Chevènement, directeur adjoint du PNC en introduction de l’après-midi. Sans oublier son pendant : « l’accompagnement, dans le développement durable, de la filière apicole. Il y a de nombreuses questions face à une filière qui est aux prises d’un paradoxe : on importe plus de la moitié de la consommation de miel en France et pour autant, l’apiculture, aujourd’hui, a vraiment des difficultés face à plein d’aspects différents et de vrais problèmes pour réussir à en vivre ». Au-delà de la simple présentation d’études et de bilans chiffrés, le PNC a imaginé l’après-midi comme un moment de dialogue, notamment avec les apiculteurs, pour « essayer aussi de pister toutes les bonnes idées que l’on peut avoir sur la question de la ressource mellifère ».

Un bilan du programme pollinisateurs

À travers ce programme, le PNC souhaite développer des actions en faveur de la protection des pollinisateurs sauvages et domestiques. Son but ? Devenir un territoire pilote pour l’accueil de ces insectes. L’établissement public a élaboré un plan d’actions en trois grands axes : connaître les pollinisateurs pour une meilleure gestion de leurs populations ; accompagner les acteurs du territoire vers des pratiques exemplaires ; encourager les dynamiques territoriales en contribuant à la création d’un label qui récompensera et valorisera les démarches d’excellence en matière de préservation des pollinisateurs. Cependant, une augmentation de la population de pollinisateurs demande d’avoir des ressources florales en quantité suffisante. Le Parc aide ainsi « les professionnels à accroître le nombre et la diversité des plantes productrices de pollens et de nectar ». Les plantes privilégiées sont adaptées aux conditions locales et leur floraison, étalée dans le temps. Elles proviennent de la marque Végétal local, portée par l’office français de la biodiversité, afin de garantir l’origine de végétaux et de développer les circuits courts et l’économie locale. « La plantation de haies mellifère a été notre action phare », car c’est un moyen d’augmenter et diversifier la ressource en pollen tout en reconstituant un maillage qui remplit différentes fonctions. Au-delà de la ressource procurée par les haies, cette action était aussi « un bon moyen pour sensibiliser le monde agricole aux enjeux de l’apiculture, et notamment la ressource florale ». Résultat : 50 agriculteurs et 19 collectivités locales ont répondu présent lors de trois appels à projets, ce qui a permis de planter 20 kilomètres de haies.

La ressource florale en questions

La seconde partie de l’après-midi a été consacrée à la restitution de deux thèses : l’une écrite par Léo Mouillard-Lample et la seconde par Gabriel Gonella. 
Si Léo Mouillard-Lample s’est intéressé aux interactions entre abeilles domestiques et pollinisateurs sauvages, notamment au niveau de la possible compétition pour la ressource florale, Gabriel Gonella s’est intéressé aux « interactions entre apiculture et agro-pastoralisme à travers les ressources florales ». Sa thèse, qu’il a commencée en 2020, a pour objectif d’identifier les ressources florales utilisées par les apiculteurs et de comprendre comment les différents systèmes d’élevage contribuent à leur production. Gabriel Gonella, doctorant en agronomie système et géographie à l’Inrae et l’INP Toulouse, s’est notamment intéressé au secteur du mont Lozère. « Les paysages façonnés par les pratiques agropastorales fournissent des ressources florales variées au fur et à mesure de la saison apicole », a-t-il détaillé. En compagnie d’une stagiaire de SupAgro Montpellier, le doctorant a par ailleurs interrogé les agriculteurs pour comprendre le fonctionnement de leurs exploitations afin de déterminer comment les différents systèmes d’élevage peuvent contribuer à la production de ressources florales. « Le pâturage et les fauches sont par exemple des pratiques agricoles essentielles au maintien des milieux qui fournissent les ressources florales à l’origine du miel de montagne » note Gabriel Gonella. La thèse a également pour objectif d’identifier les freins et les leviers à la mise en place de pratiques agricoles favorables à l’apiculture.

 

Retrouvez notre article sur la journée apicole qui s'est déroulée à Florac le 17 février, ici.
 

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