Aller au contenu principal

Les OPA sont prêtes à s’impliquer dans la transition écologique

Les agriculteurs sont prêts à s’associer à la planification écologique voulue par les pouvoirs publics. Encore faut-il qu’on leur en donne les moyens financiers et humains.

© Actuagri

Les agriculteurs sont prêts à réduire significativement leur empreinte carbone à condition de mobiliser des moyens humains et financiers importants pour les accompagner, estiment les membres du Conseil de l’agriculture française¹, réunis le 4 juillet à Paris. En amont des annonces du président de la République sur la Planification écologique (finalement reportées) qui devaient donner la marche à suivre, les organisations professionnelles agricoles réunies au sein de cette instance ont décidé de faire entendre leur voix. L’enjeu est d’importance : pour l’agriculture il s’agit de ramener les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 81 millions de tonnes (Mt) de CO2 à 68 Mt en sept ans, soit le double de ce qui a été réalisé en 20 ans. « Cette planification écologique, nous l’avons appelé de nos vœux, nous ne voulons pas entamer ce dossier de manière subie, mais choisie », a déclaré Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.
Même sentiment chez Sébastien Windsor, le président de Chambres d’agriculture de France. « Cette planification écologique est une opportunité pour ouvrir des perspectives, alors que l’on a tendance à découper les sujets en morceaux qui donnent des impulsions quelquefois contradictoires ». « Nous sommes à l’aube d’une révolution agricole qui peut porter une dynamique nouvelle », ajoute-t-il. Mais cela nécessite de réinventer le développement agricole et d’y consacrer des moyens conséquents tant humains que financiers
Pour Arnaud Gaillot, président des JA, la loi d’orientation de l’Agriculture actuellement en préparation devrait être l’occasion de concrétiser cette ambition par l’installation de jeunes agriculteurs déjà sensibilisés à cet enjeu. Quant à François Schmitt, président de la CNMCCA et de Groupama. Il évoque des « investissements de rupture » à réaliser, la nécessité d’accompagner les agriculteurs et la mobilisation de financements adéquats pour améliorer leur résilience au changement climatique. Pour Groupama par exemple les indemnisations consécutives aux dommages provoqués par les aléas climatiques s’élèvent à 75 milliards d’euros soit deux fois plus qu’il y a trente ans.

Prérequis
Néanmoins cette planification écologique « exige des prérequis », estime le président de la FNSEA. Parmi eux l’affirmation de la souveraineté alimentaire qui « doit être la colonne vertébrale » de nos systèmes de production, la cohérence des politiques publiques « pour être en mesure de relever les défis » et l’affichage d’une agriculture de production intégrant les enjeux économiques. La mise en œuvre de cette planification écologique nécessite aussi « des objectifs cadrés », « des méthodes », « des rendez-vous réguliers pour mesurer la supportabilité », ainsi qu’un « calendrier sérieux et réaliste ». Mais pas de rejet des propositions avancées par le gouvernement dans le cadre de sa stratégie carbone pour l’agriculture présentées en juin dernier. Y sont évoquées notamment la réduction des aides aux GNR, la diminution de la consommation des engrais azotés, le développement de la biomasse et des haies.
« Nous voulons collectivement avancer dans le travail de planification écologique qui va structurer l’agriculture pour de nombreuses années », résume Arnaud Rousseau. Encore faut-il que cette vision soit partagée à Bruxelles et que le gouvernement français consente à mettre les moyens suffisants pour accompagner cette trajectoire.

 

1. Le Conseil de l’agriculture française réunit la FNSEA, les JA et la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricole (CNMCCA), auquel est associé Chambres d’agriculture France.

Les plus lus

taillage de haie à l'épareuse
Taille des haies : dérogation possible jusqu'au 31 mars

Mise à jour 17/03/2025 : Une dérogation départementale a été accordée par la Préfète. Aucune démarche n'est nécessaire jusqu'…

Christine Valentin, présidente de la chambre d'agriculture
Lettre ouverte de Christine Valentin

La Canourgue, le dimanche 9 mars 2025.

Mesdames, Messieurs,
Dans un contexte inédit, c’est avec beaucoup de…

Des messieurs qui tiennent une affiche
Lafeuillade-en-Vézie : la fête du bœuf de Pâques s’enrichit du jeu du “juste poids”

Il y aura du nouveau pour cette 14e édition de la fête du bœuf de Pâques dimanche 30 mars à Lafeuillade-en-Vézie : les…

panneau photovoltaïque hangar exploitation
Le photovoltaïque agricole est-il toujours un bon investissement pour une exploitation ?

Vous avez un projet de photovoltaïque agricole en cours ? Les règles du jeu risquent de changer prochainement à cause d'une…

Les éleveurs et Vincent Brunel, conseiller en élevage et animateur de l'association Haute-Loire Holstein, avec Nounou d'Amblard.
6 Prim'Holstein du Gaec d'Amblard défileront pour HOL'STAR à Saint-Paulien

Au Gaec d'Amblard, on se prépare à participer à la première édition de HOL'STAR, le concours départemental des vaches de race…

« Nous réclamons une injection unique pour protéger nos cheptels contre toutes les maladies vectorielles »

Alors que le risque sanitaire demeure élevé, Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine fait le point sur la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière