Les inquiétudes de la filière cheval
Le comité des foires chevalines de Maurs a dressé un bilan plutôt sombre de l’année écoulée et craint que la sinistrose se poursuive encore.
La filière cheval aura connu des années bien plus fastes.L’assemblée générale du comité des foires chevalines de Maurs, qui s’est tenue vendredi dernier, est révélatrice de l’ambiance chez les producteurs de chevaux lourds: morose. Dans son bilan d’activité, le président, Gilbert Figeac, détaille les raisons qui justifient la désolation partagée par tous: “D’abord, nous avons toujours des soucis avec des associations qui œuvrent soi-disant pour le bien-être animal, soutenue par une certaine presse qui s’intéresse davantage à ces quatre ou cinq individus qu’au millier de personnes présentes.” Le président dénonce des foires au climat tendu, par leur seule présence.
Des bâtons dans les roues
D’autre part, les affaires liées à un trafic de viande de cheval, révélées en fin d’année, n’ont pas facilité les choses. Parmi les conséquences directes pour les foires de Maurs, pourtant totalement étrangères à ces filières douteuses, la démission du vétérinaire mandaté par la communauté de communes. Le docteur Yves Mayet, contre lequel aucune charge n’a été retenue, ne souhaite pas renouveler ses missions sur le foirail. Cet amalgame, ces tensions..., Gilbert Figeac ne pense pourtant pas que cela suffise à justifier la baisse des volumes de marchandise offerts.“C’est la chute des cours qui pénalise lourdement l’activité”, analyse-t-il.Si les deux premiers rendez-vous de 2013 étaient plutôt encourageants par rapport aux foires précédentes, la foire d’octobre s’est avérée catastrophique sur le plan économique.Il estime aussi que les éleveurs ne sont pas aidés par la nouvelle orientation des Haras.“On peut pratiquement considérer que c’est fini...”, résume-t-il à propos de l’activité de monte. “Tout a été fait pour favoriser l’achat d’étalons, mais un particulier n’a pas les moyens de s’offrir le niveau de la sélection des Haras.Et quand bien même ceux-ci continueraient à produire de la semence, à quel prix sera sa mise en place dans les campagnes?”, se demande-t-il. Le président des foires chevalines estime que tant que le poulain gras ne s’échange qu’autour de 8F/kg (1,22€), le jeu n’en vaudra sûrement pas la chandelle.Comme un serpent qui se mord la queue, les qualités raciales risquent de fait d’aller en se dégradant et, par conséquent, les cours n’iront pas en s’arrangeant.
Exigences sanitaires
Un autre facteur négatif est relevé: le manque d’acheteurs.Certes, ce sont de très gros volumes qui partent d’un coup en Italie ou parfois en Espagne. Mais ces puissantes entreprises de négoce sont trop peu à se partager le marché pour créer une véritable émulation commerciale.Et d’après les premiers éléments qui circulent, pas sûr que l’année qui s’ouvre soit plus réjouissante. Car si la tendance présentée par le bureau du comité risque de perdurer encore,s’ajouterontdes contraintes administratives relatives au volet sanitaire dont les éleveurs se seraient bien passés. Conformément à la loi, pour chaque jument de réforme vendue pour l’abattage, un volet médicamenteux doit être dûment rempli quelques jours avant la vente.“Ce document ne peut être rempli que par le vétérinaire sanitaire de l’exploitation”, insiste Gilbert Figeac. De même, en cas de cession d’un animal entre propriétaires, il faut bien veiller que celui-ci soit autorisé à l’abattage pour consommation, avant de renvoyer le certificat de vente au Sire (service des immatriculations dépendant des Haras), accompagné d’un chèque d’une quinzaine d’euros...
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