Les hommes, l’économie, les territoires : le tryptique du programme FDSEA-JA
Le 17 décembre, les candidats aux élections Chambre d'Agriculture de la liste portée par la FDSEA
et les JA de Haute-Loire ont présenté leur programme pour l’agriculture de notre département.
Lundi 17 décembre, comme dans chacun des départements français ce jour-là, la FDSEA et les JA de Haute-Loire ont présenté leur liste commune de candidats aux élections Chambre d’agriculture et leur programme d’actions pour les six prochaines années de mandature.
Ce temps fort de la campagne électorale, se déroulait sur l’exploitation de Julien Raveyres, un éleveur de vaches allaitantes associées à la culture de Lentilles et de céréales, qui a récemment repris les terres de ses parents pour s’installer à Bains.
Après le témoignage de ce jeune agriculteur de 32 ans qui vient tout droit du secteur de la restauration, les deux têtes de liste, Yannick Fialip et Anthony Fayolle et le président sortant de la Chambre d’agriculture, Michel Chouvier, se sont employés à présenter la quintessence du programme porté par leur liste (Ndlr : candidats présentés dans notre numéro du 6 décembre).
«Redonner une ambition claire à l’agriculture pour une Chambre d’Agriculture de proximité dans l’intérêt des agriculteurs» : telle est l’ambition de cette liste. Pour atteindre cet objectif, la FDSEA-JA a élaboré un programme qui s’appuie sur 3 piliers : les hommes, l’économie et les territoires.
C’est Anthony Fayolle qui a ouvert cette présentation sur un axe majeur : les hommes.
Ce dernier a évoqué la diversité et la complémentarité des schémas de production et la diversité humaine (des agriculteurs) : des valeurs que la liste entend faire valoir.
Dans le contexte actuel d’hostilité à l’égard de l’agriculture, Anthony Fayolle est persuadé que le métier d’agriculteur ne pourra être reconnu que si les agriculteurs sont convaincus du bienfait de leur activité. «Il va falloir s’emparer du débat sociétal autour de l’agriculture et la Chambre d’agriculture nous accompagnera dans cette mission».
La liste FDSEA-JA défend une politique d’installation dynamique sur des exploitations familiales (à taille humaine) dont le but est de dégager un revenu tout en répondant aux exigences de développement durable. «à force de vouloir défendre des exploitations trop petites, on risque de voir se développer des exploitations de type industriel pour répondre à la demande du marché» indique-t-il.
Conforter nos filières
L’économie, second pilier du programme a été présentée par Yannick Fialip. «Avec 400 millions de litres de lait, la Haute-Loire est leader du sud de la France en matière de production laitière : une grande filière que nous comptons conforter. La chambre d’agriculture est là pour accompagner les fermes qui souhaitent se moderniser ou se diversifier (en fromages, filière Mont Lait, bio...). Il reste toutefois à oeuvrer pour garder du revenu, aller chercher de la valeur ajoutée, être productif et installer des jeunes».
En terme de récupération de valeur, «notre message commence à passer puisque dans le cadre des EGA, 2 ordonnances, qui aideront à détruire moins de valeur, sont en cours de publication» souligne-t-il. Quant à la montée en gamme (des produits agricoles) demandée dans le cadre des EGA, la liste répond : «oui à condition de pouvoir compter sur des systèmes de protection (type barrières douanières...). Les vaches allaitantes représentent une filière importante en Haute-Loire qui permet de maintenir l’équilibre de nos 3 outils d’abattage tout comme les ovins, les veaux des Monts du Velay, les porcs. Les volailles, les cultures végétales (dont la Lentille Verte du Puy) et l’herbe font partie intégrante de notre agriculture et permettent aussi de conforter le revenu des exploitations».
La chambre d’agriculture comme pare-feu
La liste FDSEA-JA dit stop à l’agribashing et entend faire appel à la Chambre d’agriculture comme un outil pare-feu.
L’avenir de l’agriculture va de pair avec un accompagnement des filières. «117 millions d’€ d’aide attribuées à la Haute-Loire en 2018 contre 85 millions il y a 10 ans... Nous n’avons pas à rougir de cela car ces aides améliorent la rentabilité de nos exploitations» explique Yannick Fialip.
Troisième et dernier pilier du programme : les territoires. Michel Chouvier a évoqué plusieurs problématiques inhérentes à cette thématique que la Chambre d’agriculture prendra en compte : le partage harmonieux du territoire entre les différentes activités économiques (agriculture, urbanisation, activité industrielle...) et l’agro-écologie. «Sur ce dernier point, l’objectif est de montrer que les premiers environnementalistes du territoire, ce sont les agriculteurs !». Créer du lien avec les consommateurs à travers les circuits courts, créer de nouvelles productions comme la méthanisation et s’investir dans les collectivités locales : tels sont les axes de travail du prochain mandat.