Les expatriés estiment que le Brexit est une menace pour le Royaume-Uni
Alors que la procédure de sortie de l’UE vient d’être lancée par le Royaume-Uni, deux sondages lancés par la plateforme Expat.com mettent en évidence les préoccupations des expatriés.
Un des sondages lancés par la plateforme communautaire Expat.com a collecté les réponses des expatriés vivant au Royaume-Uni, tandis que l’autre a été adressé aux Britanniques vivant dans l’UE. Ces sondages montrent une concordance des opinions et des résultats, quelle que soit la nationalité des personnes interrogées. Au total, 80 % des répondants estiment que le Brexit est une menace pour le Royaume-Uni. 34 % des expatriés au Royaume-Uni ont indiqué que le Brexit avait eu un impact significatif sur leur vie, tandis que
25 % ont noté un léger changement dans leur vie. 40 % des sondés n’ont pas remarqué de changement particulier à la suite du référendum.
Des résultats similaires ont été notés auprès des Britanniques expatriés dans un autre pays de l’UE. Les principales conséquences sont avant tout d’ordre psychologique : incertitude sur l’avenir, inquiétude, dépression, anxiété, montée de stress.
Par ailleurs, environ 12 % des sondés vivant au Royaume-Uni ont indiqué avoir subi ou avoir été témoins d’actes de racisme dans l’espace public et au travail et 8 % estiment, eux, ne plus se sentir les bienvenus au Royaume-Uni. Certains évoquent aussi une plus grande difficulté dans les démarches administratives. Les Britanniques vivant à l’étranger mentionnent également un changement d’attitude de la part des populations locales, expriment leur embarras vis-à-vis de la situation actuelle ainsi qu’une certaine poussée de nationalisme dans leur pays.
La baisse de la valeur de la livre sterling est aussi l’une des principales inquiétudes des répondants : 7 % des sondés, expatriés au Royaume-Uni, parlent de l’impact de cette baisse sur la valeur des biens immobiliers, le paiement d’emprunts hypothécaires, les revenus perçus en livre sterling et le prix des aliments outre-Manche.
Sur les 60 % d’expatriés britanniques ayant noté un changement dans leur vie suite au référendum, 11 % d’entre eux ont mentionné le taux de change comme une préoccupation majeure ; 7 % parlent aussi de la baisse de leur pension de retraite et de l’incertitude vis-à-vis de la poursuite du paiement des pensions aux expatriés britanniques. La peur de perdre son emploi est un sujet repris par plusieurs sondés.
Les entreprises inquiètes
Il faut ajouter que 82 % des expatriés vivant au Royaume-Uni estiment que le Brexit est une menace pour le pays, contre 18 % qui estiment qu’il est au contraire une opportunité.
La question posée aux Britanniques était légèrement différente : «Êtes-vous optimiste ou pessimiste quant à l’avenir du Royaume-Uni ?». À cette question, 78 % des sondés ont répondu qu’ils étaient pessimistes. Fait intéressant : 4 expatriés britanniques de plus de 50 ans sur 5 ont indiqué être pessimistes quant à l’avenir du Royaume-Uni. Les plus de 50 ans avaient pourtant été nombreux à voter pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE. De nombreux Britanniques expatriés ont rappelé qu’ils vivaient hors du Royaume-Uni depuis plus de 15 ans et n’avaient pas eu le droit de voter.
Malgré une telle désapprobation, l’écart de vote entre «sortir» et «rester» (1,26 million de voix) est tel que même un vote en masse des expatriés britanniques n’aurait probablement pas suffi à inverser les résultats du vote. 4 % des expatriés britanniques et 11 % des expatriés au Royaume-Uni ont exprimé leur intention de quitter leur pays de résidence et affirment que leur choix a été influencé par le Brexit.
Par ailleurs, 21 % des expatriés britanniques et 31 % des expatriés au Royaume-Uni songent à quitter leur pays de résidence à cause du Brexit. Pour 36 % des sondés, la liberté de résider dans l’UE est le principal sujet de préoccupation, loin devant la liberté de travailler (15 %). La question des salaires et pensions, ainsi que la liberté de circulation dans l’UE arrivent ensuite avec 12 % et 11 % des réponses. Les taxes ne sont une priorité que pour 1,5 % des expatriés britanniques.
Pour ce qui est des entreprises, à la question, «Votre entreprise songe-t-elle à quitter le Royaume-Uni ?», 19 % des expatriés vivant au Royaume-Uni répondent positivement, tandis que 23 % des sondés répondent négativement, tout en mentionnant qu’ils connaissent une ou plusieurs sociétés envisageant cette possibilité. Selon quelques répondants, de grands groupes britanniques étudient la possibilité d’installer leur siège social au sein d’un autre état membre de l’UE, ou, au moins, de conserver un pied dans le marché unique. De nombreux secteurs concernés par le Brexit réfléchissent à différentes options pour sécuriser leur activité : transport, secteur médical, activités de commerce en ligne, animation, développement IT, nouvelles technologies, activités de R&D, support à l’entreprise, activités d’export, enseignement et recherche, téléphonie et industrie pétrolière.