Les entrepreneurs de travaux agricoles face à leur avenir
Réunis la semaine dernière en assemblée générale, les EDT du Puy-de-Dôme ont fait le point sur leur activité en 2024 et se sont surtout tournés vers leur avenir où le défi de la hausse des charges de mécanisation s'avère être déterminant.
Réunis la semaine dernière en assemblée générale, les EDT du Puy-de-Dôme ont fait le point sur leur activité en 2024 et se sont surtout tournés vers leur avenir où le défi de la hausse des charges de mécanisation s'avère être déterminant.

L'année 2024 n'a pas été de tout repos pour les entrepreneurs de travaux agricoles. Les mauvaises conditions météo, bien que le Puy-de-Dôme ait été moins impacté qu'ailleurs en France, ont complexifié la réalisation de certains travaux. « Les Hommes et le matériel ont été mis à l'épreuve » souligne Éric Alexandre, président des EDT 63.
Le report et l'allongement de la durée des travaux, les fenêtres d'intervention raccourcies ou encore les sols humides ont occasionné à la fois une surcharge de travail mais aussi une hausse des charges. « Globalement, nous avons consommé davantage de carburant. »
Les EDT parviennent toutefois difficilement à dissocier cette augmentation induite par les conditions climatiques de l'inflation généralisée.
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Les entrepreneurs de travaux agricoles face à la hausse constante des coûts matériels
Comme partout sur le territoire national, les entrepreneurs puydômois subissent l'explosion des coûts du matériel. « La FNEDT a eu une discussion avec les constructeurs qui ont affirmé qu'il n'y aurait pas de baisse ni à court terme, ni à moyen terme mais qu'au contraire, les prix vont poursuivre leur progression. » Les pièces détachées suivent cette même tendance.
Par ricochet, les entrepreneurs voient leur volume d'activité augmenter de façon généralisée. Éric Alexandre confirme une intensification de la demande depuis quelques années. « Les agriculteurs ne peuvent plus se permettre d'investir de telles sommes dans certains outils. Du coup, ils préfèrent investir dans nos services, clés en main, plutôt que dans un matériel qu'ils devront en plus conduire et entretenir.»
Les entrepreneurs de travaux agricoles du département se spécialisent aussi de plus en plus. « Ils assurent ainsi 95% des récoltes de maïs semence et plus de 50% des moissons » estime leur président. Les épandages de précisions occupent également une place de plus en plus importante.
Face à la modernisation du matériel et au développement des technologies, la maîtrise des engins n'est plus à laisser entre toutes les mains. Sans formation adéquate, la manipulation et la conduite des matériels se complexifient. Aide à la conduite, GPS... « Tu ne mets plus un gamin sans formation au volant. Il nous faut des gens formés et expérimentés mais ça se paye ! »
La région Auvergne-Rhône-Alpes compte 2 688 EDT (agricoles et forestiers confondus). Ils emploient 6 636 personnes dont environ 4 680 pour les activités purement agricoles.
Les entrepreneurs puydômois suivent cette même tendance. « Les effectifs de salariés au sein des entreprises augmentent régulièrement malgré les difficultés de recrutement et de coûts » témoigne Éric Alexandre.
Des entrepreneurs sous pression
EDT 63 compte une quarantaine d'entrepreneurs adhérents, des effectifs en hausse grâce à l'installation de jeunes.
Ensemble, ils œuvrent à la gestion des problématiques citées mais aussi de celles inhérentes au contexte. « La multiplication des aléas climatiques, le raccourcissement des fenêtres d'intervention et la pression économique augmentent considérablement les risques de surcharge mentale pour les entrepreneurs. On en parle moins mais dans nos rangs aussi, il y a des suicides. »
Les EDT 63 vont donc renforcer leur prévention sur ces risques psychosociaux auprès de leurs adhérents. Dans le même temps, le syndicat va également déployer davantage de communication autour des accidents routiers et surtout éditer une charte départementale pour l'adaptation des aménagements routiers. « Sur certains axes, des aménagements ont été réalisés mais ils contraignent considérablement le passage de nos outils. L'idée est d'avoir un document sur lequel échangé avec les services concernés. »