Production porcine
Les éleveurs demandent des comptes au Ministre
Dans une lettre ouverte, les responsables professionnels du Massif central dénoncent l’« inaction » de Stéphane Le Foll sur le dossier de la production porcine de montagne.
Déçus de n’avoir rien obtenu dans la PAC, et furieux qu’on impose de nouvelles règles de provenance de l’alimentation pour la production porcine de montagne, les responsables professionnels accusent aujourd’hui, le ministre de l’Agriculture. Dans une lettre ouverte, ils reviennent sur le scénario dont ils déplorent le dénouement :
« Lors de votre venue dans le Cantal pour le congrès de la FNP, vous nous aviez affirmé que vous ne laisseriez pas tomber la production porcine de montagne… Votre (in)action s’est déroulée en plusieurs actes : Acte 1 : Pendant la négociation européenne de la réforme de la PAC, on se demande comment le dossier a été défendu à Bruxelles, car ce qui semblait le plus pertinent dans le panel de mesures possibles - une aide couplée dans le premier pilier - relève maintenant d’une douce utopie.
Acte 2 : Pendant les discussions franco-françaises qui ont suivi, vos services nous ont proposé une MAEC rémunérant les pratiques vertueuses de ces élevages… jusqu’à sa (non)écriture. Heureusement, le PMBE est là pour nous sauver… Mais il n’a ni la vocation, ni l’ambition de régler un problème structurel.
Acte 3 : Vous aviez promis de nous aider à atténuer l’impact de nos contraintes. Au lieu de cela, vous avez contribué à les augmenter : pour reconnaître le caractère montagnard des porcs, il faudrait qu’ils mangent des céréales produites en zone de montagne… Là où on a décidé que les prairies permanentes ne devaient pas être retournées ! Pour la énième fois, nous vous reposons la question, Monsieur le Ministre : comment doit-on traduire vos propos de juin dernier au congrès de la FNP ? Étaient-ce de simples mensonges ? Monsieur le Ministre, c’est à vous d’écrire la scène sur laquelle le rideau se fermera… Nous nous faisons l’écho des inquiétudes actuelles et à venir des élus de nos territoires de montagne : les productions étant interdépendantes, lorsque l’une d’elles sera mise à mal, toutes en souffriront, et à terme, ce sont ces territoires que vous abandonnez, Monsieur le Ministre ».