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Pastoralisme
Les animaux montent en estive, les touristes aussi…

A l’occasion de l’assemblée générale d’Auvergne Estives, les adhérents ont visité l’estive du syndicat ovin de Saint-Aubin, situé à Saint-Genès-Champanelle, au pied du Puy-de-Dôme.

Des genêts à perte de vue, entrecoupés de zone de pâture plus ou moins généreuses selon qu’elles trouvent un terreau plus ou moins rocailleux pour s’épanouir. C’est le décor qui s’étend sur près de 200 hectares où vont évoluer durant tout l’été, les brebis d’une poignée d’éleveurs du Puy-de-Dôme, installés autour de Saint-Genès-Champanelle. Au pied du Puy-de-Dôme, en ce mois de mai particulièrement chaud, les sept adhérents du syndicat ovin de Saint-Aubin ont entamé la montée à l’estive. Les quelques 1 300 brebis y resteront jusqu’au 15-20 octobre. En plein cœur de la zone touristique rendue encore plus attirante par le classement au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco de la chaîne des Puys Faille de Limagne, il faut composer avec la multiplicité des usages : cyclistes, randonneurs, parapentes, drones… Un berger, embauché sur toute la période moyennant une contribution de 11 euros par bête, confirme que parfois « il a fort à faire avec des gens qui se croient tout permis ». Aux portes de Clermont-Ferrand, le secteur constitue pour beaucoup de citadins « leur » jardin « leur » volcan. Si des panneaux alertent sur l’obligation de tenir les chiens en laisse, et sur le respect de la faune et de la flore, il y a toujours des contrevenants.

Changement climatique

D’un terrain sectionnel, l’estive est devenue terrain communal à la fin des années soixante-dix. En 1998, l’ensemble a été entièrement clôturé. Depuis, le syndicat assure son entretien. Cette année encore, des opérations de broyage ont été menées. Objectif : éclaircir les surfaces de genêts pour permettre à l’herbe de s’implanter. Même si le terrain est relativement séchant en année dite « normale », l’estive apporte une respiration salutaire aux éleveurs dans leur gestion d’exploitation, comme l’explique l’un d’entre eux : « Cela nous permet de réaliser les foins. A ce moment-là, chez nous, l’herbe est bonne à faner et pas à pâturer. Cela nous décharge du travail de gestion des animaux pour nous consacrer aux récoltes ». Les animaux montent à l’estive par vague jusqu’à la fin du mois de mai. A leur arrivée, on leur applique un traitement antiparasitaire par baignade. Les béliers, un pour cinquante brebis, sont extraits du troupeau du 14 juillet au 15 août. Aucun agneau ne naît sur l’estive. Les deux chiens de troupeau accompagnent le berger dans son travail de surveillance et de déplacement des animaux sur les zones de pâturage, tandis les points d’abreuvement sont constitués par des trop plein de réservoir et par de multiples sources. Pour le moment, point de loup à l’horizon. Mais des éleveurs qui transhument au pied du Puy-Mary dans le Cantal ou sur le plateau de Millevaches aux confins de la Creuse, de la Corrèze et de la Haute-Vienne préviennent : « n’attendez pas pour vous y préparer avec des patous notamment ». L’estive du syndicat de Saint-Aubin est l’une vingt-cinq estives adhérentes du collectif Auvergne-Estives. Une structure qui accompagne sur la technique, sur la gestion de l’emploi, et sur bien d’autres sujets, parmi lesquels le changement climatique. Car les estives, aussi robustes soient-elles, souffrent de la hausse des températures. Ainsi, durant, quatre années consécutives entre 2018 et 2020, les éleveurs de l’estive de Saint-Aubin ont dû anticiper la descente de 30% du troupeau en septembre, car il n’y avait plus suffisamment de ressources pour nourrir l’ensemble du troupeau.

Rendez-vous : Rencontre nationale du pastoralisme

La 37ème rencontre nationale des acteurs du pastoralisme se déroulera du 14 au 16 septembre à Coltines dans le Cantal avec pour fil conducteur : « le pastoralisme auvergnat, clé de voûte de territoires vivants ». Inscription obligatoire au 04.71.78.49.21.

 

 

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