Les agriculteurs, gagnants de la victoire de Javier Milei ?
Javier Milei deviendra le président de la République argentine le 10 décembre prochain. Le candidat ultra-libéral d’extrême-droite a été élu avec 55 % des voix. Certaines mesures générales comme l’adoption du dollar pourraient rapporter gros au secteur agricole – mais leur adoption reste incertaine. Quant au programme agricole, il ressemble trait pour trait à celui de Mauricio Macri, qui avait fait les beaux jours du secteur entre 2016 et 2019.
Les marchés l’ont bien compris. La victoire de Javier Milei pourrait être une bonne nouvelle pour les agriculteurs argentins. Son élection a déjà provoqué sur les places financières de Buenos-Aires et New-York une hausse de valeur des titres argentins, dont celles du secteur agricole, comme AdecoAgro, Bioceres, MSU, et celle du pétrolier-producteur d’engrais YPF, à hauteur de 40 % dans la seule journée du 21 novembre.
Même si le président élu ne dispose pas de majorité au Congrès, et que des doutes pèsent sur sa capacité à faire adopter son programme, la plupart des mesures vont dans le sens des exportations agricoles argentines. La seule adoption du dollar US pour les transactions d’import-export pourrait doubler le revenu des agriculteurs dès mars-avril prochain – avec la récolte de soja et de maïs. Voire tripler avec la suppression des taxes sur les exportations de soja (33 %).
Pourtant, face aux excentricités du candidat d’extrême-droite, qui durant sa campagne aura encensé la dictature militaire de Jorge Videla (1976-1982) et traité le pape François de diable, et face, surtout, à l’absence de référent agricole dans son équipe, ce trublion n’a reçu le soutien que d’une poignée de dirigeants syndicaux agricoles argentins. Et ce soutien n’est venu qu’après le premier tour des élections.