Secours
Les agriculteurs, force vive des secours en milieu rural
Dans bien des territoires ruraux, les services de secours d'urgence sont assurés au quotidien grâce à l'engagement volontaire des agriculteurs.
Dans bien des territoires ruraux, les services de secours d'urgence sont assurés au quotidien grâce à l'engagement volontaire des agriculteurs.
Le Puy-de-Dôme compte environ 3 600 sapeurs-pompiers volontaires. Chaque année, ils réalisent plus de
50% des 50 000 interventions de secours déclenchées sur le territoire. Parmi eux, plus de 150 sapeurs-pompiers volontaires sont des agriculteurs. Sans eux, le secours en milieu rural ne pourrait être assuré en semaine. Entre 8 h et 17h, ils sont souvent, avec les artisans, les seuls à être encore présents pour répondre aux appels. Depuis plusieurs années maintenant, le SDIS 63 recrute auprès de la profession pour maintenir le maillage territorial.
Le système de secours français repose sur les volontaires
Le Capitaine Jean-François Barili, référent du volontariat au SDIS 63, est formel. "Sans les volontaires, c'est tout le système de secours français qui s'écroule." La France compte plus de 200 000 sapeurs-pompiers volontaires qui réalisent chaque année environ 80% des interventions. Leur présence est même primordiale en milieu rural où ils sont majoritaires voire même exclusifs. Chauffeurs, infirmières, institutrices, électriciens, informaticiens, mécaniciens... Toutes les professions se côtoient au sein des casernes y compris les agriculteurs. Ces derniers sont d'ailleurs depuis longtemps, "une force vive d'intervention". Nombre de secours sont assurés grâce à eux. "Nous sommes confrontés depuis 20 ans à une érosion des effectifs. Rapidement, le SDIS s'est rendu compte que sans les agriculteurs, le maillage de secours en milieu rural pourrait devenir défaillant." Leur présence quotidienne dans les territoires, leurs connaissances de ces derniers et "leur côté démerde" sont vantés et recherchés. " Les agriculteurs ont plus l'habitude de faire face à l'imprévu. Ils réagissent et trouvent rapidement des solutions. Ils sont aussi très manuels et ont une connaissance très pointue du secteur où ils interviennent. Il vaut mieux parfois avoir un agriculteur dans le camion qu'un GPS !"
Moins de jeunes dans les casernes
L'époque où les jeunes suivaient les traces de leur père ou de leur grand-père dans les casernes est révolue. L'agrandissement des exploitations agricoles et le manque de main-d'œuvre sont préjudiciables à leur engagement au sein des casernes. La mise en place d'un système informatique pour la gestion des disponibilités des personnels ne change rien. Dans les centres de secours aussi, le renouvellement générationnel peine à se faire. "L'âge moyen des volontaires augmente" précise le Capitaine Barili. Le SDIS 63 déploie les grands moyens en multipliant les campagnes de promotion, notamment auprès des agriculteurs.
Depuis plusieurs années maintenant, le service départemental d'incendie collabore avec le Service de Remplacement et Groupama pour financer le remplacement des agriculteurs pendant leurs formations de sapeurs-pompiers. "Le volontariat n'est plus seulement une passion, c'est un engagement citoyen."