Les agriculteurs dénoncent une « mise à mort » de leur profession
Une première manifestation mercredi 24 janvier n’aura pas suffi à faire entendre leurs voix. Les agriculteurs lozériens ont donc décidé de battre le fer tant qu’il est chaud en organisant une seconde opération sur l’A75 mardi 30 janvier.
Une première manifestation mercredi 24 janvier n’aura pas suffi à faire entendre leurs voix. Les agriculteurs lozériens ont donc décidé de battre le fer tant qu’il est chaud en organisant une seconde opération sur l’A75 mardi 30 janvier.
Plus d’une centaine de tracteurs ont mené, mardi 30 janvier, une opération escargot sur l’A75. Un convoi est parti de la Garde (nord Lozère) et le second de Banassac ; ils se sont rejoints à la jonction de la bretelle d’Antrenas, où les attendaient de nombreux agriculteurs déjà réunis là. Dans la foulée, le blocage de l’A75 dans les deux sens a été décidé. Blocage levé à partir de 16 heures, une fois les prises de parole terminées Sur place, de nombreux élus lozériens étaient présents pour apporter leur soutien aux agriculteurs et à leurs demandes.
Foulards blancs noués autour de leurs avant-bras en hommage à l’agricultrice et sa fille tuées en Ariège sur un barrage, les agriculteurs lozériens avaient déjà manifesté mercredi 24 janvier sur le rond-point du Buisson, en soutien aux manifestations qui se déroulent dans tout l’hexagone depuis une semaine. Une manifestation lozérienne à l’appel des syndicats agricoles de la FDSEA et des JA, qui ont bloqué l’A75 avec une trentaine de tracteurs. Près de 200 agriculteurs se sont retrouvés dans une bonne ambiance, sur le rond-point, pour distribuer des tracts et expliquer leur mouvement à des conducteurs globalement attentifs. Une forte présence de jeunes agriculteurs tout juste lancés dans la profession et d’étudiants futurs agriculteurs a été remarquée. « L’état a toutes les cartes en mains, mais il ne les a pas depuis trois jours les cartes. Je lisais, ou on entend qu’on rentre en mobilisation aujourd’hui. Non. On est en mobilisation depuis des mois, des mois et des mois », s’est agacé Hervé Boudon, président des JA. Une mobilisation qui, a-t-il promis, continuera de prendre de l’ampleur tant que les demandes ne sont pas entendues. Quant à Jean-François Maurin, président de la FDSEA, il a souligné « les promesses », nombreuses de l’État, mais sans « aucune avancée concrète et véritable sur le terrain ».
Si les premières manifestations sont parties du Sud-Ouest, le mouvement s’est très vite étendu. Et si les revendications nationales portent principalement sur un allègement des normes, l’annulation de la hausse de la taxe sur le GNR ou encore un meilleur respect de la loi Égalim et pour un meilleur revenu, les agriculteurs lozériens ont ajouté des demandes plus locales concernant notamment la prédation et les prairies sensibles.
En année élective à la chambre d’agriculture, les syndicats tentent donc de faire entendre leurs voix alors que le ras-le-bol des agriculteurs atteint des sommets.
Dénonçant des « mesurettes » après les premières annonces de Gabriel Attal qui sont intervenues ce week-end, les agriculteurs et leurs syndicats sont bien décidés à ne pas en rester là. À l’heure où nous mettons sous presse, la situation continue d’évoluer et les barrages ne sont toujours pas levés en France.