Les acteurs de la filière bois rassemblés à Tarnac
Face aux oppositions anarchistes, les acteurs de la filière bois demandent que soient respectés les droits des récoltants et des propriétaires.
Le mot d'ordre lancé par Fibois Nouvelle Aquitaine, Fransylva et du Sefsil* a trouvé l'écho attendu chez les acteurs des filières sylvicoles. C'est massivement et pacifiquement, qu'exploitants forestiers, récoltants et transformateurs de la Corrèze et des alentours se sont rassemblés, lundi 6 mars, au lieu-dit Le Bois-du-Chat sur la commune de Tarnac, pour apporter leur soutien au propriétaire et à l'exploitant d'un chantier forestier qui déchaîne les passions depuis le mois de décembre. Bien que cette coupe de 6 ha détienne toutes les autorisations légales requises, elle se trouve régulièrement entravée par une poignée d'opposants rassemblés au sein d'un comité de défense et se réclamant protecteurs de l'environnement.
La présidente du Sefsil, Julie Morlon Desteve, rappelle le contexte : « Les entreprises qui interviennent respectent le cadre légal. Il est inconcevable qu'elles soient entravées de la sorte. Nous tenons à faire notre travail comme il faut. Les exploitants forestiers font de plus en plus l'objet d'incivilités. Il en devient même difficile de faire respecter la sécurité sur les chantiers ». Tous les acteurs présents se déclarent prêts à dialoguer sur l'évolution du cadre réglementaire si nécessaire, « mais pas avec les anarchistes » précise l'un d'eux.
Pascal Coste, Valérie Simonet, Christophe Petit, Francis Dubois et de nombreux maires locaux se sont associés au rassemblement quand quelques autres se sont affichés dans le camp des opposants, à l'image de Catherine Couturier, députée Nupes de la Creuse.
Pour le député Francis Dubois, « un propriétaire a des droits et des devoirs. Dans ce cas, les devoirs ont été respectés. Une minorité ne peut pas empêcher le respect de la loi ». Pour Valérie Simonet, présidente du Conseil départemental de la Creuse : « ce n'est pas par des tentatives d'intimidation et en faisant obstruction à la loi en vigueur qu'on arrive à convaincre du bienfondé d'une action. Oui il faut adapter nos pratiques, notamment en termes de plantation, coupe ou renouvellement de nos forêts, au changement climatique. Oui, préserver notre environnement, au même titre que nos emplois et que notre économie de proximité, est un véritable enjeu. Mais cela ne peut-être que dans le respect du droit et dans celui de la libre gestion de leur bien par les propriétaires concernés et non sous prétexte d'une pression locale qui serait exercée par quelques-uns souhaitant imposer à tous - et de manière unilatérale - leur point de vue. »
Tony Cornelissen, président de la Chambre d'agriculture est aussi venu apporter le soutien du monde agricole. « Nous partageons le combat des forestiers. Nous faisons preuve de tolérance en accueillant beaucoup de nouvelles populations mais certains se montrent hostiles. La tolérance ne peut être à sens unique ». Les acteurs de la filière bois rappellent que la coupe régénérative est un moyen de bonne gestion des forêts, qui relève d'une logique à la fois économique et environnementale pour adapter les essences au changement climatique.
* : Fibois Nouvelle Aquitaine : interprofession régionale de la filière forêt bois papier ; Fransylva : fédération des syndicats de forestiers privés. Sefsil : Syndicat des Exploitants Forestiers, Scieurs et Industriels du Limousin.