Puy-de-Dôme : l'engagement syndical dans le sillon de la victoire
Le jour suivant l'annonce des résultats des élections à la chambre d'agriculture, Sabine Tholoniat (S.T), présidente de la FNSEA63, et Henry Ferret (H.F), président de JA63, prennent la parole. Ils soulignent tous deux l'importance de l'engagement qui a conduit à leur victoire.
Le jour suivant l'annonce des résultats des élections à la chambre d'agriculture, Sabine Tholoniat (S.T), présidente de la FNSEA63, et Henry Ferret (H.F), président de JA63, prennent la parole. Ils soulignent tous deux l'importance de l'engagement qui a conduit à leur victoire.

Comment réagissez-vous face aux résultats des élections à la chambre d’agriculture dans le Puy-de-Dôme ?
H.F : Je suis ravi de cette victoire. Elle résulte d’un travail de longue haleine mené depuis 6 ans par les élus FNSEA et JA au sein de la chambre d’agriculture. Dans les semaines précédant le vote, nous avons intensivement fait campagne pour dialoguer et débattre avec les agriculteurs du département. En choisissant de faire confiance à la liste commune FNSEA-JA63, nos pairs ont opté pour des agriculteurs responsables et engagés, désireux de défendre l’agriculture pour le bien commun.
S.T : Je ressens à la fois de la joie et un grand soulagement face à ce résultat dans le Puy-de-Dôme. Cette victoire renforce la crédibilité de la liste FNSEA-JA et nous permet de poursuivre le travail entamé il y a six ans, avec toujours pour but de soutenir une agriculture de production avec des prix offrant une juste rémunération, afin d’assurer le revenu des agriculteurs et d’attirer à nouveau vers la profession. Nous souhaitons remettre au cœur du modèle social l’humanité, en accord avec les rôles de citoyen, chef d’entreprise et parent.
Plus globalement, au plan national, que vous inspirent les résultats des élections ?
S.T : Ces résultats suscitent une certaine inquiétude chez moi, car dans certains départements, ce ne sont pas nos efforts de longue date qui ont influencé les votes, mais plutôt les actions spectaculaires, et parfois violentes, de nos adversaires. Voter pour celui qui crie le plus fort : c’est une stratégie difficile à comprendre. Malgré cela, nous devons rester à l’écoute de ceux qui ont choisi de voter contre nos listes FNSEA-JA. L’objectif est de garantir une place pour chacun au sein des chambres d’agriculture, de manière à ce qu’elles demeurent le levier de développement pour tous les producteurs agricoles.
Les jeunes agriculteurs ont-ils participé au vote ?
H.F : La baisse du vote électronique dans le collège des exploitants agricoles par rapport au scrutin précédent soulève des questions quant à la participation des jeunes. J’ai la crainte qu’ils ne se soient pas suffisamment mobilisés. Beaucoup se sentent détachés de ce vote et n’étaient pas présents lors des réunions organisées durant la campagne. Il nous appartient de raviver en six ans l’esprit d’engagement indispensable à nos structures agricoles et syndicales.
Comment comptez-vous y parvenir ? Quels arguments avancer ?
H.F : Nous devons leur réexpliquer l’importance de siéger dans nos organisations. Cela nécessite d’être élu, ce qui, à son tour, nécessite de voter ! Prenons l’exemple de la Chambre d’agriculture dont le rôle dans l’installation est crucial, bien que les jeunes n’en prennent pas encore pleinement conscience. Cet organe est fondamental pour traduire en réelle action la politique d’installation défendue par JA ; cela implique des installations réussies qui permettent de vivre décemment de leur travail. Un résultat électoral positif renforce notre action et nos revendications vis-à-vis de partenaires clés, tels que les collectivités locales et l’ensemble des OPA. Avec la Région Auvergne Rhône-Alpes, nous avons collaboré ces dernières années sur la DJA et les aides à l’installation. Nous comptons poursuivre cette synergie dans le cadre de ce nouveau mandat. Nous œuvrerons également pour simplifier le parcours d’installation, qui demeure complexe en termes de délais et de démarches administratives. S’engager, c’est aussi se regrouper nombreux et unis pour redonner de l’attractivité au métier d’agriculteur et répondre à l’enjeu du renouvellement des générations. N’oublions pas que d’ici dix ans, 50 % des exploitants partiront à la retraite…
Quels défis la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme va-t-elle relever dans les six prochaines années ?
S.T : Nous avons de grands projets pour l’élevage afin de contrer la décapitalisation. Ce défi majeur est porté avec nos collectivités et s’inscrit dans la continuité des actions menées pour l’entretien des territoires et le respect environnemental. Nous allons renforcer les initiatives mutualistes pour affronter ensemble les enjeux économiques, climatiques, et environnementaux, car c’est ensemble que nous sommes plus forts ! En termes politiques, nous continuerons à faire pression sur le gouvernement, peu importe sa composition, pour obtenir le respect des engagements pris il y a un an lors de nos grandes mobilisations. Le renouvellement des générations est aussi une priorité capitale pour la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme. Il est essentiel de maintenir un maximum de personnes actives dans notre région. Pour cela, des aspects tels que la transmission, la fiscalité ou encore le modèle d’installation doivent être repensés et travaillés.