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Elevage cunicole
L'élevage cunicole s'enracine dans son territoire

A Saint-Quentin-sur-Sioule dans le Puy-de-Dôme, Quentin et Sonia Priolet élèvent des lapins de chair avec un attachement particulier à redorer l'image de cette production.

 

Romain et Sonia Priolet élèvent à Saint-Quentin-sur-Sioule des lapins de chair pour la marque "Lapins Gourmands d'Auvergne", une production attachée à son territoire.
Romain et Sonia Priolet élèvent à Saint-Quentin-sur-Sioule des lapins de chair pour la marque "Lapins Gourmands d'Auvergne", une production attachée à son territoire.
© Manuel Braun

Au Gaec de la Sagnole à Saint-Quentin-sur-Sioule dans le Puy-de-Dôme, il faut montrer patte blanche. "Nous rejetons le qualificatif de hors-sol pour notre élevage de lapin comme celui d'intensif. Il faut des racines, un attachement à son territoire et une vision individuelle, et non de masse, pour élever des lapins dans les meilleures conditions possibles et faire un produit de qualité." Romain et Sonia Priolet ont débuté l'élevage cunicole en 2009 après la reprise d'un bâtiment voisin. Depuis, ils font naître et engraissent des lapins abattus à l'abattoir Sedivol, à 17 km de l'exploitation et commercialisé sous la marque "Lapin Gourmand d'Auvergne" dont le cahier des charges renforce les conditions d'élevages et de bien-être animal. "Sans l'ensemble de ces éléments, nous n'y serions pas allés" assure Sonia.

De la naissance à l'abattage

Au Gaec de la Sagnole, une cinquantaine de vaches Salers parcourt les 85 ha de prairies. Malgré la vente directe, cet atelier seul ne suffirait pas à garantir un revenu à Romain et Sonia. "L'élevage de lapins s'est présenté avec le départ à la retraite d'un voisin. Nous avons repris un premier bâtiment en 2009 puis un second en 2012 pour en faire une maternité."
Dans ce dernier, 500 lapines donnent chacune naissance à environ 10 lapereaux nés vivants. L'abattoir ayant des besoins d'approvisionnement régulier, Romain et Sonia partagent en trois lots leurs lapines garantissant ainsi des naissances tous les 15 jours. "Une lapine peut mettre bas toutes les six semaines si tout va bien."
Les lapereaux restent aux côtés de leur mère jusqu'à leur sevrage complet pour ensuite rejoindre le bâtiment de l'engraissement. Au terme de 70 à 80 jours de vie et un poids vif supérieur à 2,8 kg, ils rejoignent l'abattoir Sedivol situé à moins de 17 km du siège de l'exploitation. Ils seront découpés et commercialisés sous la marque "Lapin Gourmand d'Auvergne". "Cette marque, la position de l'abattoir et l'organisation de la filière cunicole, petite mais très structurée, nous ont motivés à élever des lapins" souligne Romain Priolet. L'éleveur et son associée (et épouse) mettent en effet un point d'honneur à ne pas faire un lapin standard.

Le bien-être animal en priorité

Les lapins de Romain et Sonia Priolet jouissent dans un premier temps d'une surface de logement plus importante qu'en élevage standard, imposée par le cahier des charges de la marque. " Nous sommes sur 650 cm2/ lapin contre 500 cm en standard. La hauteur des clapiers est également imposée à +60 cm sur 1/3 du logement. Nos clapiers sont équipés d'une mezzanine permettant à la lapine de sauter et surtout de s'isoler si besoin. L'ensemble de ces mesures en faveur du bien-être animal, c'est un choix de la profession car aucune loi spécifique n'existe en France." Le cahier des charges de la marque impose aussi une alimentation 100% d'origine végétale et sans OGM.
Malgré le nombre important d'individus, les éleveurs appliquent un suivi individualisé. "Chaque lapine mère a une fiche de suivi qui nous permet d'adapter le rythme de mise bas en fonction de ses capacités. Si elle paraît fatiguée ou qu'elle a eu des problèmes, nous ralentissons la cadence. C'est vraiment du cas par cas" explique Sonia. Une personnalisation indispensable pour la bonne conduite technique et sanitaire de l'élevage. "Nous suivons les animaux du début jusqu'à la fin. Nous devons maîtriser toutes les étapes de leur vie. C'est en cela qu'est intéressant l'élevage cunicole puisqu'il demande d'être très animalier et de la rigueur."

Lapalliance, petit mais costaud

Malgré une baisse de la consommation de viande de lapin, la filière est à la recherche d'éleveurs. "Comme la profession agricole en générale, bon nombre de nos producteurs vont partir à la retraite. Ils doivent être renouvelés pour pérenniser la filière" explique Romain Priolet également administrateur au groupement régional Lapalliance qui compte une cinquantaine d'éleveurs. La particularité du groupement est sa volonté de démarquer ses produits du standards au travers de "plusieurs marques et labels".

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