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«L'élevage allaitant, ce n'est pas qu'un steak, c'est aussi toute une dynamique de territoire»

C'est à Mende en Lozère que le congrès national FNB se tiendra les 5 et 6 février, où les congressistes aborderont le poids économique de la filière viande dans les territoires ruraux.

Bruno Dufayet : "On entend, par exemple, que les prix stagnent parce que la consommation de viande est en baisse. Pourtant, c'est faux ».
Bruno Dufayet : "On entend, par exemple, que les prix stagnent parce que la consommation de viande est en baisse. Pourtant, c'est faux ».
© ©HLP

Le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Bruno Dufayet, abordera, lors du congrès, le poids économique de la filière viande dans les territoires ruraux mais aussi la nécessaire communication positive et objective.

Pourquoi avez-vous choisi la Lozère pour le congrès de la FNB 2019 ?
Outre la bonne dynamique d'installation qu'il y a sur ce département, cela nous paraissait important d'aller dans cette région que l'on sait tant attachée à l'élevage. Moi-même installé dans le Cantal, je sais que l'agriculture joue un rôle économique prépondérant. L'élevage allaitant, ce n'est pas qu'un steak, c'est aussi toute une dynamique de territoire. C'est ce message que nous voulions faire passer en choisissant de tenir le congrès 2019 à Mende.

« L'élevage allaitant au carrefour de la décapitalisation ou de la rémunération», est le thème de ce congrès. Pourquoi ce choix ?
Nous vivons actuellement dans un contexte économique difficile. D'après l'Institut de l'élevage, le cheptel de bovin allaitant devrait diminuer de 4 % en 2019, il est déjà passé de 4,6 millions de têtes, en juin 2016, à 3,125 millions de têtes en juin 2018. Par ailleurs en 2018, 1 200 exploitations ont cessé leur production sans trouver de repreneurs. Ces arrêts sont principalement imputables à des départs à la retraite, sans transmission. Cette importante décapitalisation est la conséquence du revenu trop faible des éleveurs ; en 2018 il était de moins de 1 000 euros par mois. Aussi, pour pointer cette problématique qui remet en cause l'avenir de la filière, nous avons décidé d'en faire le thème central de notre congrès. Nous sommes au pied du mur et deux choix s'offrent à nous : soit la décapitalisation se poursuit et nous tombons, soit on cherche des solutions pour améliorer le revenu comme nous l'avons fait en participant aux Égalim. L'aspect économique de la filière est un point important si nous voulons attirer les nouvelles générations et arrêter ainsi  le phénomène de décapitalisation. Nous devons redonner de l'attractivité à la filière.

Durant le congrès, quels seront les thèmes abordés ?
Un premier groupe de travail se penchera sur la dynamique des élevages allaitants et leurs liens aux territoires. Un second travaillera sur la montée en gamme des produits en lien avec le plan de filière pour augmenter la part de viande commercialisée sous signes officiels de qualité. Le troisième groupe, appelé « Infox » se focalisera sur les fausses informations qui circulent dans les cours de fermes. On entend, par exemple, que les prix stagnent parce que la consommation de viande est en baisse. Pourtant, c'est faux ! La consommation en France a augmenté l'année dernière ! Il faut donc que nous arrivions à faire passer le message et à communiquer dans ce sens auprès des éleveurs.

Où en sommes-nous aujourd'hui sur la question des indicateurs de coûts de production ?
Sur ce point nous recevons toujours aussi peu de considération de la part des industriels et des GMS, ce malgré les chiffres qui montrent la décapitalisation du cheptel français. Au niveau des Égalim, la première ordonnance concernant le seuil de revente à perte et l'encadrement des promotions est entrée en vigueur le 1er janvier. Pourtant, depuis ce jour, nous avons eu plusieurs remontées sur des pratiques abusives persistantes. Nous avons donc interpellé les pouvoirs publics, demandé à l'État de renforcer les contrôles et de prendre des sanctions exemplaires. Mais ce n'est pas la seule avancée issue des Égalim. L'article 44 prévoit aussi l'interdiction de mettre sur le marché les produits ne correspondant pas aux normes européennes sur les plans sanitaire, alimentaire ou sur la traçabilité. Ce texte est lui aussi entré en vigueur au 1er janvier. Pour les six prochains mois, le travail de la FNB sera de veiller à l'application de ces lois, qu'elles soient respectées. Si elles ne le sont pas, l'élevage va continuer à subir, il faut donc être offensif et changer certaines postures et habitudes. Si on ne saisit pas cette opportunité, nous allons le payer plus tard.

L'agribashing est aussi un point important pour l'élevage allaitant, quel est votre avis ?
Je pense que nous devons changer de posture. Les attaques que l'élevage subit sont insupportables mais je pense qu'il est préférable de ne pas avoir nous aussi cette posture « anti». Il faut défendre notre modèle d'élevage vertueux et la qualité de nos produits. Pour cela nous devons communiquer, ne surtout pas oublier que la majorité de nos concitoyens mangent de la viande et que la consommation de viande a encore augmenté l'année dernière.

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