L’effet des tirs sur la population « reste méconnu en France »
Selon l’Office français de la biodiversité (OFB), les scientifiques ne parviennent pas à s’accorder sur l’effet des tirs sur la population de loups dans l’hexagone. Avec le CNRS, l’Office vient de lancer une thèse pour trancher le débat.
« Comme sur le plan international, les effets du contrôle létal sur la population de loups restent encore méconnus en France », rappelle l’Office français de la biodiversité (OFB) dans un article publié le 3 décembre sur son site par l’équipe de recherche et expertise loup-lynx. Deux théories, souligne l’OFB, s’opposent toujours au niveau international sans bénéficier de preuves suffisantes, faute de protocoles satisfaisants. La première, la plus évidente, postule que les tirs diminuent la fréquence des attaques, en éliminant les animaux spécialisés dans la déprédation (destruction de bétail).
Près de la moitié des quinze articles scientifiques publiés sur le sujet, souvent sur la base de données recueillies aux États-Unis ou en Espagne, iraient dans ce sens. Mais une hypothèse estime à l’inverse que le contrôle létal pourrait déstabiliser les meutes. « Les loups en dispersion dépourvus de leurs congénères, ou ceux nouvellement arrivés sans connaissance préalable du territoire, pourraient alors se rabattre sur les troupeaux domestiques, plus repérables et plus vulnérables que les proies sauvages », résume l’OFB. Un quart des études disponibles concluent alors que les tirs ont un effet franchement défavorable sur la population de loup, alors que le quart restant indique que l’effet des tirs serait neutre.