Lebroune, une Aubrac de neuf ans au palmarès impressionnant
Titulaire de la rigoureuse sélection menée par l’OS Aubrac pour le salon de l’agriculture 2024, le Gaec Solignac de Boujoux présente cette année Lebroune, une vache âgée de neuf ans représentative des qualités de la race.
Titulaire de la rigoureuse sélection menée par l’OS Aubrac pour le salon de l’agriculture 2024, le Gaec Solignac de Boujoux présente cette année Lebroune, une vache âgée de neuf ans représentative des qualités de la race.
« Cela fait une quinzaine d’années que l’on monte au Salon », s’amuse Patrick Solignac, qui prend toujours autant de plaisir de se retrouver aux portes de la capitale. L’occasion pour l’éleveur en Gaec avec son frère David de « rencontrer d’autres éleveurs, de discuter technique », et de constituer un solide réseau. S’ils n’avaient plus participé ces dernières années, principalement par manque de temps, c’est la future génération qui les a motivés à présenter une vache à la sélection de cette année. Et bien leur en a pris puisque Lebroune a séduit le jury des techniciens de l’OS Aubrac. Et non sans raison : cette petite Aubrac, dont les techniciens ont retenu « la longueur de bassin, la tenue de dos et les aplombs », est habituée des podiums et des médailles. « Lebroune fait des concours depuis qu’elle est toute petite ; elle est arrivée dans les trois premiers dans des concours départementaux, et seconde au National Aubrac il y a trois ou quatre ans ». Et si ses éleveurs ont décidé de la présenter au salon de l’agriculture, c’est parce qu’elle a été privée de Sommet de l’élevage pour cause sanitaire. « Ce sont Tom et Zoé, les enfants de mon frère David, qui nous ont poussés à la présenter à la sélection », sourit fièrement l’oncle. « Ce sont eux qui vont conduire Lebroune dans le ring », note Patrick Solignac, pour le concours Aubrac qui a lieu mercredi 28 février. Elle est, bien évidemment, accompagnée de son veau, Versailles, né en janvier durant l’année des V… Tom et Zoé, qui à 13 et 11 ans, affichent déjà une vraie passion pour l’agriculture en général, les Aubrac en particulier, et surtout les concours et la sélection.
Aubrac et génétique, une passion familiale
Une passion transmise de génération en génération depuis les grands-parents, Yvette et Gilbert. Car l’histoire des Aubrac au sein de l’exploitation familiale démarre avec eux. « Papa, en premier lieu, faisait du lait avec des Swiss Brown. Puis il s’est tourné vers l’exploitation allaitante, et a choisi de monter un troupeau d’Aubrac, avec la race du pays ». Et ce n’est pas en changeant de troupeau qu’il a abandonné sa passion pour la génétique, bien au contraire. Passion qu’il a transmise à ses enfants, qui l’ont eux-mêmes transmise à la nouvelle génération. Ce qui intéresse la famille dans la génétique ? L’énigme à résoudre. Essayer, patiemment de monter des lignées intéressantes. « Essayer de trouver les bons taureaux, tenter de maintenir les bons niveaux ». Une école de la patience, avant tout, puisque les vaches, sur l’exploitation, ne vêlent pas avant leurs trois ans. Quant à Lebroune, elle est issue de ce minutieux travail : née sur l’élevage, elle provient « d’une excellente lignée ». Sa grand-mère, déjà, avait terminé première Porte de Versailles en 2004. « C’est la meilleure lignée de l’élevage », relève Patrick Solignac. Cette lignée continue de délivrer, par ailleurs, de bons animaux : Lebroune, pour sa part, peut s’enorgueillir d’un veau qui a terminé premier au comice de Nasbinals, et d’un autre veau qui a été sélectionné à la station. « Nous allons continuer à faire progresser cette lignée », note l’éleveur, qui veut aussi garder un veau mâle de Lebroune dans l’élevage pour faire progresser ses autres lignées.
À Boujoux, une exploitation tournée vers une Aubrac de qualité
« L’Aubrac, c’est la race du pays. Rustique, elle est adaptée au territoire », explique Patrick Solignac de son troupeau de 120 mères. Si les deux frères l’apprécient autant, c’est avant tout pour « ses facilités de naissance, ses aplombs, le fait que ce soit une vache adaptée à la transhumance et à la montagne ». Pour les associés, qui au-delà de la sélection, vendent aussi des reproducteurs (mâles et femelles) et font de l’export, ils sont inscrits en filière de qualité Bœuf fermier Aubrac, en label rouge. Une manière de mieux valoriser la race et une filière à laquelle ils appartiennent depuis sa naissance, ou presque.
Conduisant leur troupeau avec de l’ensilage d’herbe et de foin l’hiver, et en estives l’été, David et Patrick Solignac ont un bon rythme de croisière sur leur ferme. Ce qui ne veut pas dire qu’ils se reposent sur leurs lauriers, réfléchissant régulièrement à la manière de toujours mieux valoriser leur troupeau. Une valorisation qui, les deux associés le savent, passe par la qualité de leur production. « La viande d’Aubrac a la cote, et les gens veulent du local, de plus en plus », note Patrick Solignac de ses échanges avec le public parisien, toujours ravi de répondre aux questions de la foule qui s’est pressée nombreuses à l’ouverture du salon de l’agriculture et autour de Lebroune.