Le train Aubrac revient en gare
Après 43 millions d’euros investis et huit mois de travaux, le train Aubrac revient du Sud jusqu’à
Neussargues. Un pas important pour le maintien de la ligne ferroviaire.
Après 43 millions d’euros investis et huit mois de travaux, le train Aubrac revient du Sud jusqu’à
Neussargues. Un pas important pour le maintien de la ligne ferroviaire.
Samedi 9 novembre, 220 personnes prenaient place dans le train événementiel pour célébrer dignement la
réouverture de la ligne ferroviaire Béziers-Neussargues dans son intégralité. Après huit mois de travaux dans le Cantal, le TER peut à nouveau assurer un aller-retour quotidien de bout en bout. Différentes animations étaient proposées au cours de ce voyage de six heures, pauses comprises, pour découvrir tous les attraits du
paysage, de la gastronomie locale, et de l’attractivité des territoires. La ligne qui part de la Méditerranée et gagne Paris via l’Auvergne, conserve son statut d’intérêt national. Elle est aussi considérée parmi les plus belles de France pour les paysages traversés et les prouesses techniques ayant permis de franchir un relief des plus accidentés.
43 M€ pour accélérer le train
Alors, les passagers n’ont pas boudé leur plaisir de prendre place dans les différentes voitures pour
voyager en cette journée d’automne profiter des différents panoramas des causses, des vallées du Tarn et du Lot, du plateau de l’Aubrac, des monts de la Margeride et enfin de la Planèze de Saint-Flour après avoir franchi les gorges de la Truyère enjambée depuis plus d’un siècle par le viaduc de Garabit. Ce voyage événementiel était co-organisé par la SNCF, la Région Occitanie et l’association des Amis du Viaduc de Garabit (Amiga).
Mais derrière les airs d’accordéon, les dégustations de roquefort ou de confiture de cerise et les présentations de différents livres consacrés à l’histoire de cette traversée du pays par le rail, se dévoilait une actualité importante pour la survie de ce tronçon ferroviaire pour laquelle usagers, passionnés et élus se battent depuis plus de 30 ans. Ainsi, depuis le 30 octobre dernier, le train “Aubrac” Béziers-Neusargues peut à nouveau parcourir l’ensemble de l’itinéraire. Durant huit mois, la ligne - dans sa partie cantalienne - a été fermée pour raison de travaux de modernisation. Quarante-trois millions d’euros, pris en charge à 91 % par l’État et 9 % par SNCF Réseau, ont été consacrés à sa restauration. Sur 55 kilomètres, 40 000 tonnes de Ballast et 46 000 traverses ont été remplacées. Résultat, le train peut circuler à 75 km/heure voire atteindre les 90 km/heure au lieu d’un maximum de 55 km/heure sur le reste du parcours. Il y a donc un gain de confort mais, également, de vitesse attendu. Pour le moment, les horaires ne tiennent pas encore compte de ce changement.
Pas simplement une ligne touristique...
Ces travaux tant attendus offrent la perspective du sauvetage de cette ligne. Toutefois, il reste toute
la partie en Occitanie à réaliser, soit la plus longue. “On ne peut imaginer que cela ne se fasse pas et que notre région soit victime d’une discrimination de la part de l’État”, tranchait, samedi, Jean-Luc Gibelin, vice-président de l’Occitanie en charge des transports. Notre région est fortement mobilisée sur la mobilité alternative au “tout voiture”. “Nous savons qu’à un moment, les travaux seront à faire mais c’est à l’État de décider. Pour notre part, la région Occitanie a mis le ferroviaire au cœur des transports. C’est notre conception du droit à la mobilité qui est
le droit à ne pas être assigné à résidence.”
... mais aussi d’aménagement
Malgré ces travaux, seul un train par jour circule de Béziers à Neussargues. Faute d’accords interrégionaux avec Auvergne-Rhône-Alpes, les autres trains de passagers s’arrêtent en gare de Saint-Chély d’Apcher pour poursuivre
en bus jusqu’à Neussargues. Il y a donc encore des efforts à porter pour ne pas simplement voir la ligne de l’Aubrac uniquement sous un prisme passéiste, pour nostalgiques des trains d’antan et se limitant à la découverte du patrimoine local. Cette ligne n’est pas seulement une ouverture, elle est vitale pour le maintien de l’usine Arcelor-Mittal de Saint-Chély d’Apcher, une option d’avenir pour les territoires traversés et leurs populations. C’est
ce que défend Patricia Rochès, présidente des Amis du Viaduc de Garabit. Pour elle : “Cette ouverture est le début d’un nouveau combat. L’objectif est d’avoir plus de train en circulation pour que les gens empruntent davantage ce
mode de transport et que les TER Occitanie puissent prolonger jusqu’à Neussargues. Un autre de nos combats est la remise en peinture du viaduc de Garabit pour sa préservation et qu’il puisse toujours permettre la circulation des trains.”