Le stade des foins largement dépassé
Les conditions météorologiques de ces dernières semaines ont stoppé la récolte de l’herbe.
Les précipitations du mois de mai représentent à elles seules 110 à 120% de la normale sur les Combrailles et 120 à 150% sur les autres secteurs (source Météo France). Les cumuls mensuels font état de 200 mm à Saint-Germain-l’Herm et au Mont-Dore. Courpière et Issoire ont vu tomber respectivement 155 mm et 111 mm tandis qu’à Saint-Gervais-d’Auvergne plus de 100 mm ont été relevés. L’herbe se délecte de ce climat chaud et humide. «Sur l’ensemble du département, la pousse est dense et rapide » précise Pascale Faure, conseillère au service fourrage de la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme. Malheureusement, depuis le début de cet épisode orageux, les fenêtres de beau temps sont rares et très courtes, empêchant les récoltes de l’herbe et limitant le pâturage.
« Il y aura de la quantité mais avec une qualité très variable selon les conditions de récoltes. » Le stade des foins est largement dépassé en basse et moyenne altitude tandis qu’en montagne, il n’est plus l’heure de réaliser des fauches précoces.
Concernant le pâturage, la conseillère recommande aux éleveurs d’être vigilants : « les animaux doivent avancer vite pour éviter le piétinement de la parcelle».
Paroles d’éleveur
« On a toujours réussi à faire les foins, cette année ne fera pas exception. » Pierre Blanchet s’est fait une raison de la situation actuelle. L’éleveur allaitant de Saint-Sylvestre-Pragoulin n’a pas touché à sa faucheuse depuis 3 semaines. « J’ai réussi à faire 25 ha d’ensilage il y a 6 semaines. D’ordinaire, je fais toujours du foin fin mai. J’ai essayé sur 2-3 ha mais le beau temps a été de trop courte durée.»
La prochaine période d’ensoleillement est prévue cette semaine et devrait se poursuivre la semaine suivante. Un temps estival dont Pierre Blanchet pense qu’il ne profitera pas dans l’immédiat : «les prairies sont gorgées d’eau, il nous faudra attendre qu’elles se ressuient avant d’intervenir sans causer de dégâts ». Les fauches seront donc encore retardées notamment dans les terres les plus lourdes. Les récents orages ont également eu comme conséquence de coucher l’herbe dans de nombreuses prairies. Pierre Blanchet prédit sur son exploitation, une « récolte compliquée avec une coupe courte », loin d’être l’idéal.