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« Le rôle des lieutenants de louveterie est essentiel au territoire »

 Jeudi 12 décembre, le préfet Gilles Quénéhervé a reçu les lieutenants de louveterie lozériens pour signer l’arrêté actant la nomination de cinq nouveaux louvetiers dans le département.

Le préfet de Lozère Gilles Quénéhervé aux côtés de Vincent Salanson, président du groupement de louveterie de Lozère
Le préfet de Lozère Gilles Quénéhervé aux côtés de Vincent Salanson, président du groupement de louveterie de Lozère
© Marion Ghibaudo

« Depuis que je suis ici, la question du loup est une question importante et qui revient régulièrement », a rappelé le préfet de Lozère dans son mot introductif à la cérémonie tenue dans le salon de la préfecture en l’honneur du groupement bénévole de louveterie départemental, et pour accueillir les cinq nouveaux louvetiers au sein du groupe. Nouveaux qui ne sont pas encore habilités à intervenir, tant que leur assermentation officielle n’est pas tenue.
« Je tiens particulièrement à saluer la qualité de vos interventions », a noté le préfet lozérien. Régulièrement présents sur le terrain et auprès des éleveurs, lors des attaques sur troupeau, ou intervenant par ailleurs sur les dégâts de sanglier notamment, les lieutenants de louveterie tiennent une place importante au sein du département lozérien. « Je sais que vous avez été fortement mobilisés pour aider les éleveurs contre le loup. Je crois que ces interventions sont essentielles. C’est vraiment important que vous puissiez les accompagner. J’ai pu mesurer le niveau de stress que créaient ces attaques de loup, et savoir que vous êtes sur le terrain me semble essentiel dans le cadre de cet accompagnement à la fois physique et psychologique » a remercié le préfet Gilles Quénéhervé, qui a avoué « découvrir l’ampleur de la problématique de la prédation » depuis son arrivée en Lozère. Rendant hommage aux nombreuses missions – même hors prédation – effectuées par le groupement, et dont « le rôle est souvent méconnu du grand public même s’il est essentiel à l’équilibre de nos territoires. Vous contribuez à une gestion raisonnée des populations animales sur notre territoire ».
 

Un soutien renouvelé de l’État

Par cette cérémonie et la signature officielle de l’arrêté portant acte de nomination de cinq louvetiers, le préfet Quénéhervé a souhaité aussi renouveler le soutien de l’État aux missions remplies par ces derniers. « C’est un accompagnement qui est important pour nous aussi », ont remercié les louvetiers, qui interviennent tous bénévolement sur différentes actions, et sur tout le territoire. Si une proposition de loi devait réexaminer leur statut pour leur en accorder un plus proche de celui des sapeur-pompiers bénévoles, la dissolution au printemps a coupé net cet élan, pour le moment.
« Ce sont des personnes qui ont de nombreuses compétences, donc ça va bien nous aider sur certains coins », s’est satisfait Vincent Salanson, président du groupement de louveterie de Lozère. « Le fait d’augmenter, c’est surtout pour les missions loups en période estivale, où l’on est beaucoup sollicité, et c’est pour pouvoir avoir un meilleur roulement pour éviter de trop se fatiguer, sinon on risque de se décourager. Et avoir aussi des protections sur les troupeaux qui soient durables ».
Portant le nombre de louvetiers de 16 à 19, l’association de « bénévoles assermentés par l’État » a donc retenu cinq nouveaux membres pour les cinq prochaines années.
 

 

 


La prédation, un sujet d’importance pour le préfet Gilles Quénéhervé
 

La prédation est un sujet majeur en Lozère. Quelles actions souhaitez-vous entreprendre ?
J’ai découvert la prédation il y a maintenant quinze jours puisque j’arrive d’un autre territoire, et la première chose dont on m’a parlé, c’est le loup. Avec les impacts à la fois évidemment physiques, ces attaques d’ovins, et puis le traumatisme psychologique que cela crée chez les éleveurs et quoi qu’on fasse, une indemnisation par exemple, ne remplace pas le lien de l’éleveur avec ses animaux Et ça, c’est quelque chose de fort pour moi parce que je l’ai découvert, je le vois au quotidien. Et donc, pouvoir recevoir aujourd’hui les acteurs qui permettent de combattre le loup, c’est aussi apporter un message aux éleveurs, aux agriculteurs pour leur dire, « on est avec vous » et on va continuer évidemment les actions qui sont, dans un cadre réglementaire, mais qui sont aussi importantes pour eux que pour que nous. Je m’inscris tout à fait dans la droite ligne de Philippe Castanet, pour poursuivre ce travail de terrain, que ce soit sur le loup ou sur d’autres sujets. L’important, c’est d’avoir ce lien très fort avec le territoire, je crois que la Lozère s’y prête. On a la possibilité de rencontrer les acteurs de terrain assez rapidement, et moi ma philosophie, c’est de travailler collectivement, donc on va poursuivre et amplifier le travail qui a été commencé.

Les attaques sur bovins ne sont pas reconnues. Pensez-vous pouvoir agir sur le sujet ?
Cela prouve que l’on doit travailler collectivement. J’ai l’impression qu’il y a un renforcement de ces attaques. Encore une fois, je ne suis là que depuis quinze jours, donc je m’attelle au sujet. Mais, c’est effectivement quelque chose qu’il va falloir traiter, on passe d’ovins à éventuels bovins. Il faut qu’on travaille ensemble, encore une fois. Mais les actions vont se mettre en place naturellement avec des personnes qui sont engagées, avec le travail de la DDT, et puis avec une action de terrain de renforcement de la présence qui me semble essentiel. Mais on va évidemment continuer à accompagner les acteurs.

Le statut du loup vient d’être déclassé au niveau européen. Espérez-vous pouvoir le traduire en actions concrètes rapidement ?
J’espère qu’on pourra avoir des précisions sur ce qu’entraîne, finalement, ce déclassement et ce que ça implique, parce que je crois qu’il y a beaucoup d’attentes. Ce déclassement était attendu.
Maintenant, il faut que cela se concrétise, mais on va attendre les précisions. Mais en tout cas, c’est une première étape. 
Voir, sur le terrain, comment ça va changer les choses, je ne sais pas encore, mais on va dans le bon sens et on va, je pense, réussir à avancer.

Une seconde brigade loup a été installée l’an dernier. Espérez-vous pouvoir la faire intervenir sur le terrain lozérien ?
On va essayer de la faire venir. C’est un souhait que j’ai, on en a besoin. En tout cas, les demandes vont être faites, et je pense qu’on réussira à les faire venir.

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