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Le rat taupier, nouveau seigneur des campagnes ?

À l’ordre du jour de l’assemblée générale de la FDGdon, le fléau des rats taupiers mais aussi l’avenir de la structure.

Des parcelles retournées par les campagnols terrestres un peu partout dans le département.
Des parcelles retournées par les campagnols terrestres un peu partout dans le département.
© P.O.

Les éleveurs du Cantal rêvent d’un autre monde. Un monde où le campagnol terrestre ne serait plus le roi de l’herbe, un monde où les prairies redeviendraient en priorité le garde-manger des vaches. Mais la réalité ressemble plutôt à un cauchemar. “La pullulation est d’une intensité inédite depuis 2010, a reconnu Pierre Lestrade, technicien de la FDGdon(1), lors de l’assemblée générale du 28 avril. Même sur des prairies labourées, certains éleveurs se sont retrouvés dépassés en moins de deux semaines.” Impuissants, désarmés, les éleveurs ne croient plus à la lutte collective.

 

De moins en moins mobilisés pour traiter

“Il n’y a pas de traitement tangible. Trouvez quelque chose d’efficace si vous voulez encourager les gens à agir !”, a lancé un éleveur d’aubracs. Plus frustrant encore, le sentiment de n’être pas pris au sérieux au plus haut niveau. “Ce n’est pas un problème économique, c’est une question de volonté”, ont-ils martelé en précisant que “sans être extrémistes, et tout en préservant les écosystèmes, il y a sûrement des solutions à développer, comme la stérilisation”. D’autant que ce nuisible pourrait bien poser à terme un vrai problème de santé publique. Las ! Alors que les ratons batifolent librement dans leurs galeries, la réglementation de la lutte chimique s’est encore durcie à la demande des écologistes. “On ne peut plus traiter qu’à la tache et à une dose de 7,5 kg à l’hectare contre 20 kg auparavant”, a annoncé Pierre Lestrade, ajoutant que la bromadiolone restait autorisée “sous réserve de la casse observée sur les prédateurs”. “Et aujourd’hui, qui se préoccupe de la casse sur les vaches et les veaux à cause de la terre dans les fourrages ?”, ont fulminé les éleveurs, qui dénoncent toujours plus de pression environnementale. D’ailleurs, certains n’hésitent plus à crier au complot, évoquant une nouvelle fois de supposés lâchers du nuisible. Un vieux débat qui dure depuis 30 ans. “On n’est plus les maîtres dans la campagne, mais il ne faut pas se focaliser sur les lâchers. Il y a un juste équilibre à trouver entre compétitivité, paysages, et faune sauvage”, a tenté de tempérer Georges Lamat, président de la Fredon Auvergne(2). Sans grand succès : les éleveurs sont repartis “avec plus de questions que de réponses”, toujours plus démunis face à leur ennemi numéro un.

(1) Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles du Cantal.

(2) Fredon : Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles d’Auvergne.

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