Le quart d’heure de vérité
Ce confinement que nous subissons nous amène à nous adapter face à une situation inédite, mais sachez que la FDSEA continue ses combats syndicaux et que nous obtenons des résultats. Tout d’abord suite à notre congrès du 12 mars dernier, les choses ont pris une autre tournure que celles que nous attendions, car nous ne pouvons dérouler le calendrier normal des différentes élections au sein de notre structure. Je tiens à saluer et remercier toutes et tous les délégués cantonaux mais aussi les administratrices et administrateurs des différentes sections qui se sont engagés à nos côtés pour défendre les valeurs de l’agriculture creusoise. À ce jour nous ne pouvons toujours pas mettre les choses en place, mais la FDSEA est toujours aussi active et présente sur le terrain.
Dès le premier jour de confinement, la FDSEA s’est battue afin d’obtenir une dérogation permanente de déplacement pour les agriculteurs creusois. Combat gagné en collaboration avec naturellement les JA et notre chambre d’agriculture. À noter que nous sommes le premier département de France à avoir obtenu ce précieux sésame qui ne manque pas d’obtenir des éloges, et je tiens à remercier Madame la préfète et les services de la DDT pour leur aide et leur soutien. À la FDSEA, nous sommes dans le réel et le concret avec des résultats pendant que d’autres s’élogient à essayer de nous faire croire au père noël...
Ce confinement nous a amené à adapter de nouvelles méthodes de travail à la FDSEA, mais sachez que tous les différents services fonctionnent, sont joignables par téléphone et par mail. Je tiens à remercier toute l’équipe administrative pour son dévouement et son aptitude à s’adapter à ce nouveau contexte. Contexte particulier d’autant plus que nous venons de renforcer l’équipe avec l’arrivée d’une collaboratrice pour vous aider dans l’élaboration des dossiers PAC comme nous le faisons chaque année, même si nous avons obtenu le report de fin des déclarations au 15 juin. N’hésitez pas à nous contacter rapidement afin d’étudier les meilleures solutions et conditions qui peuvent vous convenir.
Cette propagation du virus du covid-19 me porte à différentes réflexions : tout d’abord, on nous apprend qu’il faut se laver les mains régulièrement ! Moi je suis bête mais je pensais que c’était un geste naturel ! Tout le monde s’entend à dire qu’il faut consommer français et local, et surtout nos grands politiques. Oui, pas de soucis, c’est ce que l’on prône à la FDSEA depuis des années. Juste une réflexion aux donneurs de leçons : vous n’avez pas mal à la gueule de tenir ces discours alors même qu’il y a quatre matins vous signiez les accords du CETA ! Je voudrais juste rappeler qu’à la FNSEA nous venons d’œuvrer et d’obtenir la réouverture des marchés de plein air et nous contribuons tous les jours à faciliter la distribution en circuits courts. Faites-en donc autant dans toutes les institutions que vous gouvernez !
De plus cette crise sanitaire que nous traversons permet de mettre en lumière une fois de plus le véritable drame de notre secteur : malgré la fermeture des collectivités et des restaurants alors que la consommation de viande bovine reste stable, que les français veulent continuer à acheter nos produits, la grande distribution possède toutes les cartes en main pour tirer la production française vers le haut, mais le prix payé aux producteurs reste toujours trop bas pour nous permettre de vivre de notre métier. Le poids de la grande distribution est encore renforcé. L’état français nous demande de répondre à une mission de service public d’alimentation mais pour cela il y a une revendication que nous portons depuis longtemps et que les États Généraux de l’Alimentation n’ont pas permis de résoudre : la prise en compte des coûts de production. Nous sommes en mesure de proposer une alimentation saine et à un prix raisonnable aux français à la seule condition que nous soyons rémunérés au coût de production et je crois qu’en cette période de crise sanitaire le Gouvernement à toutes les cartes en main pour y parvenir en serrant la grande distribution qui est en train de faire ses choux une fois de plus ! L’alimentation saine à un prix : celui de rémunérer les producteurs à la hauteur du travail fournit et des services rendus à la société.
Je finirai ces quelques propos en adressant un grand message de sympathie à tous les citadins, pardon, les « antitout » qui sont venus se réfugier dans notre belle campagne : le coq ne chante pas trop fort, les vaches pètent pas de trop, le tas de fumier sent bon... ça va devenir compliqué de nous expliquer que pendant ce confinement il y a beaucoup moins de pollution en tout genre alors que nous les agriculteurs travaillons encore plus pour vous nourrir ! Rassurez-vous on va vous proposer la charte de bon voisinage pour finir de prouver notre bonne foi.
Christian ARVIS
Secrétaire de la FDSEA 23