Profil
Le profil cultural : apprendre à connaître et comprendre son sol
Au centre des préoccupations, le sol est aujourd’hui considéré comme un élément central de la réflexion lors de remise en cause de systèmes de cultures. Le profil permet d’adapter ses pratiques.
L’implantation d’une culture passe par une bonne connaissance de ses sols. Le profil cultural est un outil de diagnostic agronomique qui permet d’en découvrir les différentes couches (enracinement, compactage organique, matière organique, etc.) et leur activité biologique (vers de terre, etc.). Plusieurs intérêts. Connaître sa terre, évaluer son potentiel et prévoir la culture à mettre en place et son rendement. Expliquer un problème de développement sur une parcelle ou encore réaliser un travail du sol efficace avant ou après le passage d’un outil pour observer l’impact du travail.
Rappel sur les fonctions du sol
Le sol possède de multiples fonctions. Il détermine l’implantation de la végétation par ses qualités physiques. Il contrôle la qualité de l’eau. Il stocke et fournit l’eau et les éléments nutritifs aux plantes. Il héberge de nombreux organismes. Il dissipe ou retient de nombreux polluants. Il reçoit et biodégrade de nombreux déchets et il échange des gaz avec l’atmosphère.
Comment procéder ?
Tout d’abord, il faut trouver une zone représentative de la parcelle. Puis, définir les dimensions et l’orientation de la fosse en fonction de la finalité choisie et choisir la face d’observation pour la préserver de tout compactage ou piétinement pendant le creusement. La bêche sera ensuite votre meilleur outil. La fosse doit être d’une profondeur d’au moins 50 cm jusqu’à 1,50 m et d’une largeur d’environ 3 à 4 m.
Le profil se pratique par ailleurs en sol ressuyé, sauf bien sûr, si l’on veut examiner le comportement du sol en période humide. Une fois la fosse creusée, perpendiculairement au sens du travail du sol, l’observation du profil consiste, à l’aide d’un couteau avec une lame de 15 cm environ et arrondie à son extrémité, à effriter chaque couche de haut en bas sans lisser le sol.
Les différences de texture, de structure, de tassement, de compacité, d’humidité, … seront alors visibles, ainsi que la profondeur du sol (1), le profil racinaire, les galeries de vers de terre, la porosité, les traces et les impacts des derniers travaux des sols. Commence alors la phase d’observation et d’interprétation. L’observation d’un profil se découpe en six parties. L’état de surface (croûte de battance, mottes, résidus végétaux), l’organisation du sol (épaisseur des horizons, du sol, profondeur d’enracinement, etc.), la présence ou l’absence d’hydromorphie (tâches de rouille, difficultés de portance, etc.), l’enracinement (profondeur, forme des racines, etc.), la porosité et la structure du sol (macro et micro porosité, organisation des mottes, etc.) et la vie du sol (macrofaunes, traces de matières organiques, etc.).
Les strates ainsi définies font l’objet d’une description très méthodique sur une fiche de notation. On pourra ainsi déterminer les opérations culturales ou les éléments du système de culture qui sont responsables des observations faites et établir un diagnostic. Plusieurs possibilités techniques pourront alors être adoptées pour remédier aux problèmes rencontrés. Mais attention, l’interprétation de ces constatations nécessite un savoir faire qui s’acquiert avec l’expérience.
(1) le sol est considéré ici comme l’ensemble des horizons explorés par les instruments de culture et par les racines des plantes.
Les analyses
Un profil cultural concerne principalement les composantes physiques et biologiques d’un sol. On peut donc réaliser en complément une analyse de terre, qui quant à elle touchera les caractéristiques globales de la terre : la répartition granulométrique, le pH, le taux de saturation, les teneurs en phosphore, potassium, magnésium, la matière organique, etc.