lait
Le prix conforme : un outil d'aide à la négociation
Le "prix du lait conforme", l'outil syndical conçu par la FNPL, a fait l'objet d'une présentation le 11 décembre dernier dans le cadre de la section laitière de la FDSEA et du groupe JA lait.
Le "prix du lait conforme", l'outil syndical conçu par la FNPL, a fait l'objet d'une présentation le 11 décembre dernier dans le cadre de la section laitière de la FDSEA et du groupe JA lait.
![La section laitière de la FDSEA s'est déroulée en visioconférence.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_section%20lait.jpg.webp?itok=cwNJvVGu)
Les rassemblements étant interdits en période de confinement, la section laitière de la FDSEA de Haute-Loire a réuni ses adhérents au moyen d'une visioconférence le 11 décembre. Outre l'actualité agricole de la filière déclinée à l'échelle mondiale, régionale et départementale, qui a fait l'objet de présentations et d'échanges, le système de la visioconférence a permis d'accueillir des intervenants nationaux de la FNPL. Ghislain De Viron, trésorier de la FNPL, et Quentin Boiteau, chargé de mission de la FNPL, responsable sur la veille stratégique et prospectives économiques se sont connectés à la visio de la section laitière pour présenter un nouvel outil : le prix du lait conforme.
Fruit du travail de la FNPL, ce nouvel outil syndical, orienté sur le prix de base 38/32, repose sur 3 indicateurs évalués dans la même unité (en €/1000L). Le premier indicateur est le prix de revient ; "à ne pas confondre avec le coût de production qui, lui, tient compte des aides PAC et des produits joints de l'atelier lait" explique Quentin Boiteau ; "Le prix de revient est plus parlant car c'est ce qui se rapproche le plus du prix réel perçu par l'éleveur" complète Quentin Boiteau. Le deuxième indicateur est le prix du lait allemand. "Publié une fois par mois, celui-ci est exprimé en 40/34 et permet d'exprimer la valorisation des produits de grande consommation à l'exportation". Enfin, le troisième indicateur c'est la valorisation beurre-poudre qui traduit la valorisation de 1000 L de lait transformés en beurre-poudre." Le prix conforme est un outil d'aide à la négociation pour les administrateurs de coopératives et les responsables d'OP. Il va nous permettre d'expliquer au 4e collège (distributeurs) où passe réellement l'argent au sein de la filière" a indiqué Quentin Boiteau.
Valorisation du prix du lait
Le prix conforme étant présenté par la FNPL comme l'aboutissement de la loi Egalim, les représentants de l'interprofession ont fait le point sur l'application de cette loi dans la filière. "L'objectif de la FNPL c'est d'arriver à gagner en rémunération sur l'ensemble des débouchés du lait français. 60% du lait est écoulé sur le marché intérieur. Or, pour la FNPL c'est le 1er débouché sur lequel doivent s'appliquer les principes des Etats Généraux de l'Alimentation. "Sur ce marché intérieur, la valorisation doit atteindre a minima le prix de revient en élevage laitier. Et c'est en publiant le prix conforme que l'on arrivera à revaloriser le prix du lait sur ce marché. Quant aux produits de grande consommation à l'export, leur valorisation doit atteindre a minima le niveau du prix allemand. Dans le cas des produits industriels à l'export, le lait doit être valorisé a minima au niveau de la valorisation beurre-poudre CNIEL" précise Quentin Boiteau.
Pour Éric Richard, président de la section laitière de la FDSEA, ce prix conforme, qui sera publié une fois par trimestre, signe la fin du prix unique. «Chaque entreprise aura désormais son propre prix conforme en fonction de son mix produit (débouchés du lait).
Les intervenants de la FNPL ont, montré chiffres à l'appui, que la revalorisation du prix du lait en France voulue par la loi égalim n'est pas l'ennemi du pouvoir d'achat ! La preuve, d'après les calculs de la FNPL : "Une hausse de prix auprès du consommateur de 0,01€ sur un yaourt de 125g induit un gain potentiel de 96€/1000 L pour le producteur". Et même si les professionnels regrettent que la loi ne soit pas encore totalement appliquée, la FNPL entrevoit les effets positifs ; "Dans le contexte actuel de crise sanitaire, les EGA ont servi d’amortisseur dans la filière laitière» signale Quentin Boiteau.
Collecte en hausse
au sein de l'UE
Au cours de cette section laitière, Marie Théodose, animatrice lait à la FRSEA Aura, a fait un point sur la conjoncture laitière de cette fin d'année 2020. "À l'échelle mondiale, la production est assez dynamique malgré la pandémie avec + 410 millions de litres par rapport à septembre 2019. Un dynamisme qui s'explique principalement par une hausse de la collecte au sein de l'UE (+ 180 millions pour l'UE à 28 par rapport à septembre 2019) et aux USA (+ 150 millions). En France, après une baisse de la collecte en août, elle a progressé de +1,1% en septembre 2020 (comparé à septembre 2019) grâce à l'amélioration des conditions de producyion dans les principaux bassins français. La collecte cumulée sur 9 mois montre une légère augmentation (+0,4% sur la période entre 2019 et 2020). En septembre, le prix du lait (prix de base 38/32) hors bio et hors AOP atteint 334,6€/1000 L, soit -3% par rapport à l'an dernier, à la même période".
À l'échelle de la Haute-Loire, l'animatrice de la FRSEA a fait état des prix du lait pour chacune des entreprises qui collectent sur notre territoire (voir encadré). " On constate que les petites entreprises laitières rémunèrent davantage les producteurs. Les grands groupes laitiers sont certainement davantage affectés par les conséquences de la pandemie de Covid-19" souligne Éric Richard.