Le pari de la structuration de filières régionales
Lors du dernier Sommet de l'élevage, une conférence a porté sur l'intérêt de structurer des filières régionales de protéines végétales, au service de l'élevage.
Prendre conscience de ses fragilités, c'est souvent le meilleur moyen d'avancer. La conférence, organisée dans le cadre du Sommet de l'élevage, à Cournon-d'Auvergne, et intitulée « Structurer une production régionale de protéines végétales au service des filières d'élevage : les projets des coopératives », l'illustrait parfaitement.
En Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) comme dans de nombreuses autres régions françaises, le changement climatique associé à la hausse des coûts d'alimentation du bétail poussent à s'interroger sur le modèle économique jusqu'alors employé, et à en faire émerger d'autres. Dans ce cadre, le secteur de la coopération agricole a les moyens d'être moteur. La conférence mettait en lumière plusieurs exemples concrets. « Nous faisons le constat de dépendances fortes, expliquait Fabrice Pannekoucke, vice-président du conseil régional d'Aura, en charge de l'agriculture. Les exploitations d'Aura doivent trouver les ressources dont elles ont besoin sur leur territoire et la question de la protéine végétale doit être appréhendée dans ce cadre ».
Cette ressource régionale, un premier exemple en était fourni avec le projet mené par la coopérative Ucal, basée dans l'Allier, à Varennes-sur-Allier. Elle a fait le choix d'un outil de trituration de graines qui fonctionne depuis juillet 2022. « Nous avons un potentiel de 30 000 t de graines triturées, de tous types, par an, précisait son directeur, Yves Courrier. Cette usine est capable de décortiquer du colza, ce qui donne des tourteaux plus riches en protéines et en matière grasse ».