Élections européennes
Le monde agricole s'engage pour une Europe plus forte
Construire l'avenir, préoccupation commune à l'agriculture façonnée par la PAC et aux hommes politiques d'une Europe en crise, attelés à bâtir celle de demain. Mercredi 14 mai, le monde agricole français a pris rendez-vous avec l'Europe au cours d'un speed-dating où six partis candidats aux élections européennes se sont exprimés devant la profession.
La Politique agricole commune démontre depuis 50 ans que le développement de l'agriculture et la construction européenne se font main dans la main. Quand certains souhaiteraient voir leur chemin se séparer en ces heures parfois difficiles, c'est globalement l'idée de continuer ensemble qui ressort du speed-dating organisé par la FNSEA, les Chambres d'agriculture et Jeunes Agriculteurs le 14 mai. À moins de deux semaines des élections européennes, Jean-François Copé (président de l'UMP), Pascal Durand (tête de liste EELV pour l'Île-de-France), Pierre Laurent (Front de gauche), Gilles Lebreton (tête de liste FN pour le Grand-Ouest), Pervenche Bérès (tête de liste PS pour l'Île-de-France), et Marielle de Sarnez (vice-présidente du Modem) ont répondu aux questions de François Thabuis, président des JA, Guy Vasseur, président de l'APCA et Xavier Beulin, président de la FNSEA. Un exercice qui n'est pas purement symbolique quand on sait que l'agriculture représente en Europe 40 % des territoires, 5 % de la population active, et une production d'une valeur de 380 milliards d'euros en 2013.
Approfondir avant tout
À l'exception de Gilles Lebreton, seul intervenant à défendre la sortie de l'UE, tous les invités se sont exprimés contre l'élargissement : Jean-François Copé a exprimé son « refus total d'aller au-delà des frontières actuelles de l'Europe », Pascal Durand estime que « le temps n'est pas à élargir l'espace ». « En regardant les pays candidats, quelque chose me dit qu'il n'y aura pas d'élargissement dans les années qui viennent », s'amuse quant à elle Pervenche Berès. Marielle de Sarnez, qui pensait l'approfondissement nécessaire « avant l'entrée des pays de l'Est », n'a pas changé d'avis. Même Pierre Laurent, un des rares enclins à l'élargissement qui reste selon lui la « vocation » de l'UE, pense que l'Europe a besoin actuellement d'une refondation. La tendance est donc davantage à la consolidation des valeurs européennes et à la sécurisation d'un « modèle de vie qui nous est très envié », selon Marielle de Sarnez. Consolider « une zone de compétitivité harmonisée » (Jean-François Copé), dont les frontières idéales diffèrent peut-être en fonction des candidats, permettrait de concrétiser un véritable espace de coopération en lieu et place de la « zone de dumping et d'hyperconcurrence » actuelle, selon les mots de Pierre Laurent. Un point sur lequel les responsables agricoles s'entendent : Xavier Beulin demande lui aussi « une convergence pour pallier les distorsions de concurrence ». Sans harmonisation, la voie est ouverte à ceux qui font de l'Europe le bouc émissaire facile des problèmes actuels. Gilles Lebreton, pour qui la sortie du Royaume-Uni « aurait valeur d'exemple », affirme ainsi qu'en plus de coûter très cher à la France, la PAC n'a fait que « permettre à certains pays de rattraper leur retard et de nous concurrencer ». Il se déclare partisan « d'une PAF : politique agricole française ».
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 23 mai 2014.