Le Massif central n'a pas dit son dernier mot
L'année 2018 sera cruciale pour affirmer ses positions dans le cadre de la PAC post 2020. Les acteurs agricoles du Massif central en sont convaincus. Ils aiguisent déjà leurs arguments.
Les élus de la Copamac-Sidam, se sont réunis, dernièrement à Clermont-Ferrand. À l'ordre du jour, notamment : le positionnement du Massif central dans le cadre des tractations qui commencent à poindre dans le cadre de la future Politique agricole commune. « Depuis que la commission a mis sur la table quelques propositions, nous sentons bien que sur un certain nombre de sujets, des gens commencent à s'organiser », a souligné, le président de la Copamac, Patrick Bénézit. Ces « gens », ce sont entre autres, les agriculteurs de la FRSEA Nord Bassin Parisien, qui comme ceux de la FRSEA Massif central, ont compris depuis longtemps que les frontières géographiques, pédoclimatiques n'étaient en aucun cas soluble dans le grand big-bang fusionnel des régions. Autrement dit, « certes depuis 2015, nous avons de nouvelles régions, mais à ce stade, l'entité Massif central est légitime pour avancer des propositions dans le cadre de la future PAC », a ajouté Patrick Bénézit. Et selon Tony Cornelissen, président du Sidam, « on est rentré dans une phase, où plus que jamais, les départements du Massif central doivent se serrer les coudes ».
Redonner du sens
À travers son projet « Nourrir c'est produire », la Copamac-Sidam souhaite redonner un véritable sens à la politique agricole qui, aujourd'hui n'est plus en adéquation ni avec les attentes du citoyen-consommateur, ni avec les besoins des agriculteurs. Quatre axes majeurs sont proposés dans ce cadre. Première proposition : soutenir les prix par des outils de gestion des marchés et de prévention des crises, grâce à des outils de valorisation des produits et de création de valeur et en obtenant l'exemption agricole sur le droit de la concurrence. À ce titre, la Copamac a fait intervenir lors de sa dernière réunion, Dominique Andrieux, avocat spécialisé dans les règles de la concurrence (voir par ailleurs). Seconde revendication : la compensation des écarts et la reconnaissance de l'existant (maintien du zonage ICHN et poursuite des revalorisations dans le cadre d'une gestion nationale, paiements couplés à la production ciblés). Troisième axe : garantir la sécurité des exploitations face aux risques climatiques et sanitaires. Et enfin, l'installation et l'investissement font l'objet d'une quatrième proposition avec des mesures portant notamment sur la formation des jeunes, la recherche et l'innovation...