Le CROEL s’interroge sur la régionalisation
La réforme territoriale est en marche. En Limousin, les filières élevage réunies au sein du CROEL se sont réunies le 19 mai pour évoquer l’avenir de l’élevage limousin dans la nouvelle région.
Pour nombre d’organisations professionnelles, la réforme territoriale qui prendra effet début 2016 entraîne des restructurations. À cette date, l’interlocuteur unique de nombre de structures sera vraisemblablement basé à Bordeaux. L’agriculture n’échappe pas à la règle. C’est pourquoi le CROEL a mis la réforme territoriale au centre de la réunion du 19 mai dernier qui réunissait les six maîtres d’œuvre régionaux de l’élevage limousin*. Interlocuteurs des pouvoirs publics, ils sont chargés de l’animation des programmes de développement des filières. Un fonctionnement qui diffère de celui des régions Aquitaine et Poitou-Charentes dans lesquels un Groupement d’intérêt économique (GIE) rassemble toutes les filières d’élevage au sein de sections. C’est le groupement qui prend les orientations stratégiques en concertation avec les filières qui mènent ensuite leurs propres actions. Ce n’est pas la seule différence entre le Limousin et ses deux voisins, chaque région ne soutenant pas financièrement son élevage dans les mêmes proportions.
Quelle organisation mettre en place ?
De l’avis général, si des contacts existent déjà entre les trois régions, il va être nécessaire de s’organiser au sein du Limousin et d’échanger avec chaque région sur les travaux menés en matière de régionalisation. Le Limousin et ses filières phares que sont l’élevage bovin et ovin ont une carte à jouer dans le nouvel ensemble régional. Et il faut s’y pencher dès à présent comme l’a rappelé Jean-Pierre Boulesteix, président de Coop de France : « On a toujours de bonnes raisons de ne pas prendre le premier train, a-t-il souligné, mais ce sont seulement les trains qui sont partis qui arrivent ». Du côté des collectivités et de l’État, les rapprochements progressent. Si la DRAAF ne sait pas encore où elle sera localisée, il est avéré que les directions Agriculture et Forêt, aujourd’hui fusionnées, seront séparées. La DRAAF défend en outre le maintien de la direction agriculture ou d’un pôle élevage en Limousin. La Région Limousin pour sa part poursuit la mise en place des contrats d’actions collectives. Le programme de développement rural régional prévu sur la période 2014-2020 ne sera pas remis en cause par le regroupement territorial. La réforme territoriale pose également question pour les Signes officiels de la qualité et de l’origine (SIQO) et leurs programmes de promotion. A priori, les SIQO étant liés à un terroir et non à une région, la régionalisation ne devrait pas bouleverser l’organisation existante. Là encore, le Limousin possède de nombreux atouts. Une exploitation limousine sur deux est aujourd’hui engagée dans une démarche qualité et le Limousin a été précurseur en matière de promotion avec la création, il y a dix ans, du Programme image limousine (PIL) pour promouvoir les viandes et les pommes du Limousin. Une démarche largement soutenue par la Région et qui n’existe pas à cette échelle en Aquitaine et Poitou-Charentes. « Le PIL a permis de développer la notoriété du Limousin et de ses produits, explique Emmanuel Rabaud, président du Comité régional de promotion des produits agroalimentaires du Limousin (CREPAL). Aujourd’hui, nous avons besoin de poursuivre notre communication mais aussi d’aller plus loin et développer nos débouchés ». Le montage d’un nouveau PIL est actuellement à l’étude et les organismes de gestion des SIQO souhaitent que le CREPAL poursuive son action.
* ARBOVI pour les bovins viande, AROL pour les ovins, ALL pour les bovins et caprins lait, PORLIM pour les porcs, ARDEPAL pour les petits animaux, UTL pour les équins (trait).