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Le coup de colère des élèves au self

Au lycée agricole de Brioude-Bonnefont, des élèves se sont mobilisés contre la mise en place d’un menu végétarien unique.

Les élèves protestent contre un menu végétarien unique.
Les élèves protestent contre un menu végétarien unique.
© HLP

Mardi 19 novembre à midi, des élèves en terminale CGEA et en BTS PA ont bloqué l’accès au self du lycée agricole de Brioude-Bonnefont. Cette mobilisation visait à protester contre la mise en place d’un menu végétarien unique, sans aucune autre alternative.
Julien Toulze, étudiant en 1ère année de BTS PA au lycée agricole, qui est à l’origine de cette action s’explique : “À la rentrée, nous avons appris que suite aux EGA, un menu végétarien serait proposé dans notre lycée. Vu qu’au lycée, on nous propose toujours plusieurs plats chauds, on pensait que l’on aurait le choix entre un plat végétarien et un plat à base de viande ou de poisson. Or, cela n’a pas été le cas. Nous avons eu droit à du steak végétal sans aucune autre alternative pendant plusieurs semaines. Ce qui a conduit au mécontentement général dans le lycée. A l’exception du second repas végétarien, où nous avons eu une alternative (des oeufs cocottes) mais il n’y en avait pas suffisamment...”.
Face à ce ras-le-bol général, les élèves de terminale CGEA et BTS PA sont passés à l’action le 19 novembre. “Dans un lycée agricole, c’est plutôt la viande qui devrait être mise en avant ! Certains élèves à revenu modeste mangent peu de viande chez eux, le self leur permet de consommer des protéines animales” indique l’étudiant qui ajoute : “C’est tout de même un comble que dans notre région, 1ère productrice de boeuf en Europe et qui accueille le 1er salon européen de l’élevage, l’on propose du steak végétal à base de soja venu d’Amérique du sud ou de chine ; on est aussi capable de produire en France ! D’autre part, ce type d’aliment ne devrait pas porter le nom de steak qui correspond à un morceau de la vache”.
Un menu 100% local plutôt que végétarien !
Julien Toulze s’insurge aussi contre le fait que l’on oblige les cantines à proposer une fois par semaine des menus végétariens alors que “l’on oblige personne à manger un steak  de vache une fois par semaine ! Pourquoi les végétariens nous commandent-ils ? Je crois qu’en France, on écoute trop les minorités ”. “Il ferait mieux de proposer un menu 100% local plutôt qu’un menu végétarien !” ajoute-t-il.
Julien Toulze espère que le lycée fera remonter les préoccupations alimentaires des élèves auprès de la Région (en particulier du président qui se dit très engagé au côté des agriculteurs) et du Ministère de l’Agriculture. Les élèves se disent prêts à renouveler leur mobilisation si aucune évolution n’est constatée au self dans les jours qui viennent.
De son côté la proviseur du lycée agricole, Paule Dupin avoue quelques erreurs tactiques. En tant qu’établissement public, “le lycée agricole a l’obligation d’appliquer la loi Egalim qui nous demande de proposer un menu végétarien dans les cantines dans l’objectif de sensibiliser les jeunes à la possibilité de diversifier l’accès aux protéines. La Région a sensibilisé les équipes de notre cuisine qui ont travaillé pour répondre aux exigences de la loi” explique-t-elle.
La loi prévoit un menu unique sans viande ni poisson, crustacés et fruits de mer ou bien un menu alternatif dans le cas ou plusieurs menus sont proposés ; ce qui est justement le cas du lycée agricole de Bonnefont.
“On avait l’intention de proposer un menu alternatif pour nos élèves. C’était pour nous une évidence dans un lycée comme le notre qui est un véritable temple de l’élevage ! Malheureusement, nous n’avons pas été assez rapides. C’est une erreur de notre part. De plus, comme nous ne sommes pas très outillés pour proposer ce genre de menus végétariens, nous avons fait appel à une entreprise agro-alimentaire qui nous a proposé des galettes végétales. Et au final cela a braqué les élèves”.
Une proviseur compréhensive
Après un échange avec une délégation des élèves en colère, Paule Dupin s’est montrée compréhensive à l’égard de leurs problématiques. “Je leur ai dit que j’étais obligée d’appliquer la loi mais nous pouvons toutefois apporter quelques adaptations comme proposer un menu alternatif, ou encore en optant pour des produits locaux dans la préparation du menu végétarien. J’ai par ailleurs proposé à ces élèves de participer à la commission “menu” de notre lycée”.
“Cette mobilisation nous fait prendre conscience à quel point les aliments sont des symboles” ajoute-t-elle.

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