Le Cif estime que l’accord n’est pas respecté
Le Cif estime à son tour que la dérogation gerle n’est pas gérée conformément au protocole annoncé.
“Les producteurs ont perdu toute lisibilité”
Des difficultés que rien ne laissait prévoir, souligne Michel Lacoste,
en rappelant que des règles “claires et transparentes” avaient pourtant
été définies pour la gestion du sanitaire et les conditions
d’attribution de la gerle. “Cet accord a été le fruit d’une démarche
pragmatique et intelligente que nous devons au préfet, venu lui-même
l’expliquer devant les producteurs le 28 mars”. Or, selon lui, dans la
pratique, cet accord n’est pas respecté. “On est revenu à zéro. On n’a
plus aucune lisibilité et on a des surprises tous les jours dans la
manière dont sont traités les dossiers. Si bien qu’aujourd’hui, on est
incapable de dire à un producteur qui vient nous consulter si sa
situation sanitaire lui permettra ou non d’obtenir la dérogation”,
commente le président du Cif, qui parle carrément de “loterie” ou de
“jeu de hasard”. “On ne veut pas entrer en guerre avec
l’administration. Mais on ne peut que constater qu’il y a à la
Direction des services vétérinaires quelques chefs de services ou
techniciens qui n’en font qu’à leur tête. La situation n’est pas
nouvelle, mais elle devient intolérable face à l’enjeu”, dénonce Michel
Lacoste, selon qui “ces agissements, en plongeant les producteurs dans
le flou, “sont totalement contre-productifs”.
Relativiser les problèmes sanitaires
D’autant que, souligne-t-il, la filière, les producteurs ont fait “des
efforts colossaux” pour améliorer leur situation sanitaire, “personne
ne peut le nier”. “Depuis deux ans, nous avons mis en place un
protocole sanitaire validé par la DSV. Les campagnes d’analyses que
nous avons menées auprès de chaque producteur nous ont permis de savoir
précisément où en était la filière et de constater que la situation
sanitaire n’est pas aussi catastrophique que certains voudraient le
laisser penser”, affirme le président du Cif. Ainsi, le Comité n’aurait
détecté sur la campagne 2005 qu’un cas d’entérotoxine, un de
salmonelles et quatre cas de listéria supérieure à 10/25 grammes. “Sur
toute la campagne, seulement 0,5 % de la production de salers a dû être
détruite pour des raisons sanitaires”, fait remarquer Michel Lacoste.
Le Cif va donc saisir le préfet et demander que tous les refus et
ajournements de dérogation notifiés soient revus à la lumière de
l’accord conclu fin mars. “Soit on applique ce qu’on a écrit et tout le
monde met de la qualité dans son travail, soit l’administration nous
dit que l’accord est caduque”, résume le président du Cif, en faisant
remarquer que “le temps presse” car “des producteurs en attente de leur
dérogation perdent de l’argent tous les jours” et “la filière va perdre
des marchés”.