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Le Cantal, au cœur des débats laitiers français

La FDSEA du Cantal organise mi-mars à Aurillac le congrès de la Fédération nationale des producteurs de lait.

Les responsables cantaliens de la FDSEA ont été reçus dernièrement au ministère de l’Agriculture.
Les responsables cantaliens de la FDSEA ont été reçus dernièrement au ministère de l’Agriculture.
© P.O.

La FDSEA du Cantal accueille les 16 et 17 mars à Aurillac le congrès de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). Pourquoi vous être porté candidat à l’organisation de ce congrès ?

Patrick Escure : “Cela fait plusieurs années que nous souhaitions organiser un grand congrès national dans le département. Faute d’équipements nécessaires, nous ne pouvions prétendre accueillir celui de la FNSEA et cela faisait presque dix ans que le congrès FNPL n’était pas revenu dans le Massif central. Il s’agit d’un vrai événement de portée nationale dans le monde laitier français à l’heure des réflexions sur la contractualisation et l’après-quotas et qui va rassembler à Aurillac des producteurs de lait de tout l’Hexagone, mais aussi des responsables nationaux, le ministre de l’Agriculture... Pour nous, il était important de localiser ce congrès au cœur du Massif central, en zone de montagne, dans une zone d’élevage laitière particulière qui a des choses à défendre et revendiquer.”

 

Mais que ce congrès ait lieu à Aurillac ou à Paris, la teneur des débats sera identique...

P. E. : “Le lieu d’accueil d’un congrès influence forcément les débats. Et nous allons faire en sorte, à travers l’implication des producteurs cantaliens dans l’organisation, de démontrer que, dans le Cantal, les producteurs de lait sont motivés, qu’ils croient à l’avenir de leur production et qu’ils se bougent !”

 

Justement, quelles sont les spécificités que vous souhaitez mettre en exergue ?

P. E. : “Ce congrès est d’abord pour nous une opportunité de faire avancer un certain nombre de dossiers avant la venue du ministre au congrès. Nous avons ainsi rencontré en janvier Bruno Le Maire qui a débloqué in extremis une enveloppe de 1,5 million d’euros pour le Cantal. Nous l’avons aussi alerté une fois de plus sur la mise en œuvre du Gaec en époux, un statut qui concerne pleinement les exploitations laitières de notre département confrontées au plafonnement de l’ICHN. Aujourd’hui, la FNSEA et le ministère sont en discussion sur ce dossier et nous espérons qu’une réponse sera apportée d’ici le 16 mars. Enfin, nous avons demandé à Bruno Le Maire que le dispositif de la CVO (cotisation volontaire obligatoire) qui permet aujourd’hui un retour de plus-value aux producteurs engagés en AOP, soit prolongé au-delà d’octobre 2011. Et qu’il appuie parallèlement la mise en place de l’appellation lait montagne”.

 

Il s’agit-là de dossiers régionaux, quid des enjeux de l’après 2014 pour la production laitière ?

P. E. : “Si nous bataillons si fortement sur les AOP et le lait de montagne, c’est en perspective de la fin des quotas en 2015. Il faut bien comprendre que la politique européenne va mettre de plus en plus en concurrence les producteurs et les régions. La production laitière peut donc se retrouver dans une situation identique à la production porcine, celle d’une délocalisation de la production vers l’Ouest et un déclin du Massif central qui perdrait nombre de ses producteurs. Attacher la production au territoire, via des politiques fortes autour des AOP et du lait montagne, c’est là tout l’enjeu et c’est à partir de là qu’on pourra demander un prix du lait différentié. Nous n’avons pas d’autres solutions pour assurer l’avenir des producteurs cantaliens. Si nous sommes suffisamment forts sur ces deux filières, alors nous serons en mesure de défendre tout le lait du Cantal”.

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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