Le Bio a de l´avenir dans le Cantal
Bio 15 et la Chambre d´agriculture ont fait le point sur le développement de l´agriculture biologique dans le Cantal devant les élèves du lycée agricole d´Aurillac. Filières, perspectives et contraintes ont été passées en revue.
"Il y a longtemps que nous voulions faire quelque chose avec les jeunes, explique Vincent Vigier, technicien à la Chambre d´agriculture. Notre intervention au lycée agricole nous a permis de faire le point sur le sujet et de répondre aux différentes interrogations des jeunes". Lors de cette journée, les étudiants ont eu droit à une présentation détaillée du Bio. Pour le repas de midi, ce sont quelque 300 repas bio qui ont été servis au self du lycée. "Au menu, les crudités provenaient des Jardins de Laroquevielle, tout comme les légumes (pommes de terre) ; les nouilles venaient de l´Arbre à pain(1), le porc a été fourni par M. Pitot, d´Ytrac, et le boeuf par le GAEC Fabre de Saint-Cirgues-de-Malbert. Dessert et pain venaient de Corrèze".
100 agriculteurs bio sur 8 000 hectares
Avec une centaine d´agriculteurs, le Cantal est en retard pra rapport aux autres départements français, mais les partisans du Bio et les instances agricoles font tout pour développer cette forme d´exploitation. Avec 100 agriculteurs bio (soit 1,6 % du nombre d´agriculteurs cantaliens) et 8 000 hectares convertis (2,3 % des surfaces du Cantal), le département reste encore en retrait dans ce domaine. La grande majorité des éleveurs font du bovin et 2/3 des producteurs bio ont des vaches allaitantes. "Quinze d´entre eux pratiquent la vente directe (viande, charcuterie, produits laitiers, petits fruits, pain) et cinq ont une activité touristique. Le lait est collecté et valorisé en bio par cinq entreprises : Walchli, Duroux, Lactalis, Riches Monts et Gie Biolait. Quant à la viande finie, elle est collectée et valorisée par Biovie Auvergne, Agribio Lozère, Union Bio (Celvia), Cemac ".
Pas de perte de rémunération
Sur un plan purement économique, les systèmes lait bio du Massif central dégagent une rémunération au moins égale à celles des systèmes conventionnels grâce à une différence de 50 centimes de franc sur le prix du lait, à une plus-value sur les co-produits viande et à une bonne maîtrise des coûts. Dans le Cantal, plusieurs producteurs bio sont présents sur les marchés (tous les samedis matins, par exemple, sur Aurillac). La filière se structure avec la coopérative L´Arbre à pain, à Aurillac, ou encore la mise en place d´une plate-forme d´approvisionnement, en Auvergne, notamment pour la restauration collective. "A ce sujet, nous avons la volonté de servir au moins une fois par mois un repas bio dans les cantines scolaires. Ce n´est pas facile, mais nous y travaillons".